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Publié le Mis à jour le

Ecopernic, un lotissement avec une nouvelle philosophie

Cet éco lieu situé au nord de Pau se développe peu à peu, avec la construction de nouvelles maisons en 2023.
Françoise Seger  devant quelques maison de l'écoquartier Ecopernic, à Pau.
Françoise Seger, à l'origine avec son mari du projet Ecopernic
N.B
Casser les idées reçues sur l’écoconstruction et accompagner les personnes intéressées dans leur projet, ce sont les missions que se sont données Vincent et Françoise Seger.

Installé à Pau depuis une trentaine d’années, le couple de retraités est à l’origine de ce programme unique en son genre sur l'agglomération paloise : créer un lotissement écologique incluant des espaces communs. Il a fallu pas moins de dix ans pour qu’Ecopernic émerge de terre. Sur un terrain de 1 100 m², divisé en 17 lots (de 180 à 744 m2), c'est un véritable projet de société qui est en train de se à l’œuvre.

La construction, il y a déjà trois ans, de leur propre maison sur une parcelle située en bordure du futur lotissement a finalement amorcé le projet. Réalisée avec de la terre, de la paille et du bois, celle-ci est recouverte d’un enduit naturel de terre. À l’intérieur, tout est fonctionnel, du cellier au dressing, en passant par les toilettes sèches.

Françoise Seger revient avec PresseLib’ sur les principes qui régissent cet écoquartier, dans lequel les premiers résidents se sont installés, il y a six mois.

Quelle est la genèse d’Ecopernic ?

Françoise Seger (F.S) : Nous avons hérité il y a plus de 30 ans de cette propriété agricole. Après avoir transformer les petits fruits de notre jardin en confiture et exercé une activité de chambres et tables d’hôtes, nous ne voulions pas laisser ce terrain à nos enfants, qui n’auraient pas eu d’autres solutions que de le vendre à un promoteur après notre mort. Nous avions envie de laisser quelque chose de durable, d’écologique.

Notre maison sert de maison témoin pour les personnes qui sont intéressées par l’écoquartier. Tout a été fabriqué et monté sur place, grâce à l’aide du centre de ressources écologiques Pierre et Terre, dans le Gers, et un chantier participatif. Les peupliers de la propriété ont été utilisés pour la charpente et à l’ossature, les sapinettes pour le plancher et un noyer noir a été abattu pour fabriquer les meubles de cuisine. Le tout étant chauffé grâce à un poêle à granulés.

Le quartier Ecopernic, au nord de Pau.
N.B

L’écologie et le partage sont les maîtres-mot de cet « écolieu »…

F.S : C’est vrai que la solidarité est étroitement liée à Ecopernic. Les gens qui nous rejoignent ont un véritable projet. Ils arrivent avec toute une philosophie de vie. Chacun est propriétaire de son terrain, mais également des parties communes qui forment le cœur du lotissement, tels que le jardin collectif, la cabane à compost et tisanerie, les routes, chemins et parking et les parties arborées le long de la rivière Ousse-des-Bois.

Toutes les décisions sont donc prises collectivement, et tout le monde est encouragé à mettre la main à la patte pour entretenir ces différents espaces. Mais il n’y a pas d’obligation. Certains propriétaires ont réalisé leur maison grâce à des chantiers participatifs avec l'aide du site Twiza. Ces actions permettent de créer du lien entre les habitants du quartier.

Une charte écologique a été créée pour les futurs propriétaires. Quels sont les interdits ?

F.S : Les gens imaginent que nous avons un cahier des charges très contraignant, mais c’est faux. La contrainte majeur d'Ecopernic, c'est l'obligation pour les résidents de se garer sur le parking situé au milieu du lotissement, sauf exceptions (déménagement, travaux, courses, intempéries). C’est de toute façon moins désagréable que de faire ramener ses courses jusqu’à son appartement et les enfants peuvent jouer dans le quartier sans se préoccuper du danger que représente le passage des voitures.

Dans les différents lots, tout est possible ou presque, du moment que ça colle à la charte écologique. Chaque projet est examiné par l’architecte Mélody Nicoud et de l’écologue Clément Crozet, qui guide également les propriétaires dans celui-ci. La laine de verre est interdite, car pas du tout écologique. Les tuiles noires également, car l’été, elles gardent la chaleur et c’est un véritable enfer.

Quant aux menuiseries, elles peuvent être en bois ou en aluminium. Elles peuvent être en PVC seulement si elles sont issues du réemploi. Mais les propriétaires peuvent aussi avoir avec des matériaux neufs. Enfin, les clôtures en béton sont aussi proscrites, mais les clôtures végétales et les grillages sont autorisés à l’arrière des lots.

Il est aussi possible de faire construire sa maison clé en main, pour les personnes qui préfèrent faire appel à des professionnels.

Pour le moment, trois maisons ont été construites et un jeune couple de menuisiers loue temporairement un terrain pour leur tiny house. Trois autres permis de construire qui vont démarrer au premier semestre 2023. Deux autres projets ont en cours d’instruction pour des maisons mitoyennes.

Noémie Besnard

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