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PORTRAIT PASSIONPour l’amour du Gers…

Créé en 2014 par Cédric Davant-Lannes et sa mère Joselyne, le groupe Facebook “Tout sur le Gers” compte aujourd’hui 29.122 membres. Un chiffre qui poursuit une fulgurante ascension à travers son maître-mot : la solidarité.
Un champ dans le Gers
En pur Gascon, il n’a pas la langue dans sa poche, et n’y va pas par quatre chemins. Il appelle un chat, un chat ; un emmerdeur, un emmerdeur. Mais quand on se retrouve à la tête d’un groupe qui rassemble près de 30 000 membres, il faut bien savoir taper du poing sur la table par moment.

Cédric Davant-Lannes, 46 ans, est connu comme le loup blanc dans le Gers pour son implication avec la même ferveur dans ce qu’il appelle ses « chevaux de bataille ». Comme sa mobilisation pour sauver le château d’Esclignac, propriété des frères Bogdanoff, interrompue par le décès brutal des jumeaux.

« Nous sommes dans le Gers depuis six siècles, et descendants du Maréchal Lannes du côté de mon père, et de ma mère » précise-t-il, coupant court à la question de savoir ce qui le lie à ce département. « Nous avons eu l’idée en 2014 de monter ce groupe, parce que le journal Sud Ouest fermait ses portes, et que les seules informations que nous avions alors étaient celles relayées par la Dépêche du Midi. À l’origine, “Tout sur le Gers” a été créé pour aider les personnes ayant des problèmes de tout type sur le département. La fréquentation a explosé au moment des confinements, parce que tout le monde se connectait sur les réseaux sociaux pour avoir des nouvelles. Nous avons réorienté la solidarité vers les commerces dits “non essentiels” à ce moment-là ».

Les chiffres progressent à une allure folle, et aujourd’hui encore, une quinzaine de personnes demande quotidiennement à faire partie des membres. Ce qui ne manque pas d’attiser toutes les convoitises, et le fondateur doit veiller au grain en permanence : faux profils, personnes malintentionnées, insultes qui peuvent fuser vite parfois…

« Toutes les publications sont soumises préalablement aux administrateurs, et nous devons faire le tri pour éviter que cela ne devienne un joyeux foutoir. Si les gens veulent vendre leur voiture ou leurs chats, il y a assez de sites pour cela. Sur des thèmes sensibles, comme les corridas, j’ai dû intervenir plusieurs fois, mais maintenant, j’ai posé des conditions. J’ai été traité de dictateur à moment donné, mais je demande le respect mutuel. Sinon, je supprime ! ».

… J’étais devenu addict aux réseaux sociaux… 

Un bénévolat à temps plein et chronophage pour Cédric, handicapé depuis vingt ans à la suite de deux infarctus successifs, puis un troisième. « À l’époque, je tenais deux dépôts-ventes à Auch, et j’étais partout, au Comité des Fêtes, à l’Office du Tourisme, à la MJC, la SPA…. J’ai même réussi à réunir les commerçants de la ville sous une seule association, l’A.C.A.A. Je souffre encore aujourd’hui de multiples pathologies, et j’ai dû prendre du recul parce que j’étais devenu addict aux réseaux sociaux » poursuit celui qui est aussi à l’origine de “T’es d’Auch si”, “Toute notre Gascogne”, “Votre actualité” et “Sauvegarde du patrimoine gascon”. « Nous sommes huit administrateurs aujourd’hui, dont David Taupiac, nouveau député, qui m’a suivi dès le début avec enthousiasme. Depuis une mauvaise chute au mois de mars dernier, je me déleste un peu… ».

En plus des annonces de manifestations aux quatre coins du Gers, des informations reprises de la Préfecture, la Ville d’Auch, le Département, la Région aussi parfois, on retrouve des demandes de particuliers en quête de logements, de recherches diverses sur leur secteur, des alertes météo, mais aussi des rétrospectives ou des anniversaires comme celui de la libération d’Auch, des inondations de 1977…

Il y a aussi les belles histoires d’amitiés fortes que nouent Cédric et sa mère avec ceux qui, de l’autre côté des écrans, s’impliquent à leur façon. Comme ce couple de la région parisienne qui avait répondu lors de l’appel de fonds pour sauver le château d’Esclignac, qu’ils ont fini par rencontrer cinq ans plus tard dans le Gers.

Sans compter les témoignages de sympathie et d’encouragements de la part des membres, qui leur redonnent le sourire, et l’envie de toujours avancer.

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