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Créateurs et Passionnés

Pascale Douet décline L'Art de l'Espadrille au Pays Basque

C'est à Saint-Pierre-d'Irube que cette amoureuse de l'espadrille a installé son atelier de fabrication. Elle y perpétue un savoir-faire traditionnel et propose des gammes uniques...
Pascale Douet travaille sur une espadrille dans son atelier de Saint-Pierre-d'Irube au Pays basque.
En 2006, la maison Garcia, fabrication artisanale d'espadrille depuis trois générations, décide de baisser son rideau. Désireuse de conserver ce patrimoine, notre entrepreneuse a décidé de reprendre le flambeau...

Rien ou presque ne laissait penser que Pascale Douet allait terminer à la tête de son propre atelier de fabrication d'espadrilles. Pourtant, après 22 années en tant que secrétaire immobilière, elle a souhaité changer de métier. « J'ai toujours été passionnée par la couture. J'en faisais beaucoup pendant mon temps libre, et j'ai eu envie de me professionnaliser », commence-t-elle.

Ainsi, elle passe un CAP de couture en tant que candidate libre. Plus tard, le hasard de la vie lui propose un poste à la maison Garcia. « Quand ils ont décidé d'arrêter pour des raisons personnelles, je n'ai pas eu envie de quitter ce métier qui me plaisait tant. Cette situation m'attristait. Finalement, ils m'ont encouragé à reprendre le flambeau. Ils m'ont vendu leur stock et j'ai pu continuer ce travail ». L'Art de l'Espadrille était né.

« J'ai souhaité conserver l'esprit de la maison Garcia. J'ai donc conservé les mêmes fournisseurs et proposé les mêmes produits ; espadrilles plates, classiques ou à talons, et en valorisant davantage les modèles destinés au mariage, cortège ou grandes occasions ».

Tout est fait-main et avec des produits d’ici. « Il n'y a que la semelle que je ne fabrique pas, car je n'ai pas les machines nécessaires. Et, c'est un métier à part entière ! », plaisante Pascale Douet. Ainsi, à part cet élément (qui est produit au Pays basque, mais du côté espagnol), tout le reste est confectionné dans les locaux de la petite entreprise.

« A l'atelier, je réalise le travail de coupe, les doublures et l'ensemble de la fabrication. Deux couturières à domicile m'aident à produire une cinquantaine de paires par semaine ». En tout, à l'année, ce sont 2.500 paires qui sortent des ateliers de l'Art de l'Espadrille. « C'est une toute petite production », précise la gérante qui ne souhaite pas vraiment augmenter son volume.

« Je dirais que j'ai environ 600 clients réguliers, sans compter les achats ponctuels, les commandes à distance, etc. C'est une production à taille humaine, et j'aime ça. J'ai envie de conserver cet esprit de faire petit, avec des fournisseurs qui travaillent à la même échelle ». Un positionnement certain pour privilégier la qualité à la quantité.

Et c'est d'ailleurs cet esprit qui a valu à l'entreprise de décrocher le label Entreprise du Patrimoine Vivant en 2017. « C'est très important pour nous, car cela colle parfaitement à notre philosophie. On s'appuie sur un savoir-faire traditionnel, tout en apportant notre touche, et en le faisant évoluer. On essaie constamment de trouver de nouvelles choses, de nouveaux modèles, de nouvelles formes, de nouvelles couleurs, etc. »

À tout juste 60 ans, Pascale Douet songe d'ores-et-déjà à l'avenir. « Je pense à transmettre l'entreprise. Il y a quelqu'un d'intéressé et de passionné, mais sa formation prendra du temps pour que les techniques du tout fait-main soient bien acquises et pour que l'esprit que l'on porte reste vivant. C'est aussi une façon de perpétuer l'héritage de la maison Garcia qui m'importe beaucoup », conclut-elle.

En attendant, vous êtes les bienvenus dans la petite boutique de l'Art de l'Espadrille, que ce soit pour repartir avec une (ou plusieurs) paire, ou pour découvrir les coulisses d'un produit emblématique de la région, que Pascale Douet rend accessible à toutes et tous.

Photo de Une : CEN Photographie

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