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À Pau, les commerçants mobilisés contre les violences de rue

Dans le cadre du Plan Angela, les commerçants de l’agglomération paloise pourront suivre une formation d’assistance à personne en danger, animée par le Planning Familial.
Une femme de dos marche dans la rue.
La Communauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées a été choisie par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances pour expérimenter plusieurs solutions dans le cadre du Plan Angela.

Calqué sur le modèle anglais « Where is Angela » (mis en place en 2016), ce dispositif national s’intègre dans un programme plus large de lutte contre les violences faites aux femmes (harcèlement, agressions, violences conjugales…).

Le « Plan Angela » consiste ainsi à créer un réseau de commerçants en capacité d’accueillir les victimes de harcèlement dans l’espace public. En pratique, toute personne (même les hommes) victime de violences pourra trouver refuge dans un commerce qui possède un sticker sur sa vitrine.

La phrase « Où est Angela ? » alertera le commerçant, qui pourra la mettre en sécurité dans un endroit isolé, et appeler les services idoines (taxi, police…). « Lorsqu’une femme est suivie ou se sent en danger, elle n’a pas toujours le réflexe de rentrer dans un commerce. Pourtant, en tant que citoyen, les commerçants doivent pouvoir participer à la sécurité et aider ces victimes », note Marie-Laure Mestelan, adjointe au maire de Pau en charge de la lutte contre les discriminations.

En parallèle, le Planning Familial des Pyrénées-Atlantiques organisera au début de l’été un théâtre de rue interactif pour sensibiliser les passants au harcèlement de rue et deux sessions de 12 séances hebdomadaires de cours de self-défense verbale et active seront dispensées par l’UFOLEP 64.

24 commerces refuges

Avant de pouvoir venir en aide aux victimes de harcèlement de rue, les commerçants palois volontaires pourront suivre une formation organisée par le Planning Familial dès avril 2022 (rappel à la loi, les différentes réactions à avoir, qui appeler…).

« Le plan Angela concerne aussi bien les commerces ouverts la journée, comme les épiceries et les pharmacies, que les établissements de nuit (restaurants, bars, boîtes de nuit…). 24 commerces se sont manifestés pour le moment, mais nous allons sûrement atteindre les 70 avant la fin de l’année ».

Dans les Pyrénées-Atlantiques, la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées s’est portée volontaire et a été sélectionnée compte-tenu de son intérêt pour la question et des actions déjà engagées localement (arrêt de bus à la demande, déploiement plan de lutte contre les discriminations).

Le harcèlement de rue

Le harcèlement de rue englobe les injures, gestes et regards obscènes, agressions ou tentatives d’agressions sexuelles, attouchements et filature proférés à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes dans l’espace public ou semi public (rue et/ou transports).

C’est un phénomène de société global dont 8 femmes sur 10 en France déclarent avoir déjà été victimes et qui dépasse l’échelle nationale. Rappelons que depuis 2018, le harcèlement de rue est puni par la loi. Les agresseurs ou harceleurs encourent une amende entre 750 et 1.500 euros pour "outrage sexiste".

Des cours de self-défense seront également proposés dans le cadre de ce plan. « Le but n’est pas d’en faire des warriors, mais de leur apprendre à avoir une posture, à se tenir face à quelqu’un, à acquérir quelques réflexes et ainsi à reprendre confiance », souligne Marie-Laure Mestelan.

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