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Avec Irekia, l’Université lance sa révolution basque

Pour amplifier l’offre d’enseignement supérieur à Bayonne et à Anglet, l’Université de Pau et des Pays de l’Adour va consolider son offre de formation et de recherche.
Les étudiants du campus de Bayonne de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour sont concernés par le projet Irekia.
Trop longtemps mis de côté, les deux campus basques vont amorcer leur transformation dans l’enseignement supérieur. 35 nouvelles formations professionnalisantes, 20 nouveaux masters et 14 chaires et laboratoires vont voir le jour.

L'Université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA) s'étend aujourd'hui sur cinq campus : Tarbes, Pau, Mont-de-Marsan, Bayonne et Anglet. Les deux sites basques accueillent près de 4.000 étudiants. Ce territoire est parmi les plus prolifiques de Nouvelle-Aquitaine en nombre de bacheliers annuels. Pourtant, il présente un des taux d'étudiants les plus faibles de la région : environ 20 pour 1.000 habitants contre 60 à Pau, 100 à La Rochelle et plus de 200 sur Poitiers.

Face à ce constat, dressé depuis quelques années, l’UPPA veut renverser la vapeur et permettre aux bacheliers de poursuivre leurs études sur place. Ainsi, l’établissement prévoit le doublement du nombre de ses étudiants sur la côte basque dans les 10 ans à venir. Baptisé Irekia (ouvert en basque), cet ambitieux projet vient de remporter l’appel à projet « Excellence sous toutes ses formes », de l’Agence nationale de la recherche (ANR), parmi 15 autres universités.

L’UPPA prévoit d’investir de plus de 30 millions d’euros dans ce projet, dont une subvention de 8,8 millions d’euros de la part de l’ANR. Le reste sera autofinancé par l’UPPA, le CNRS et l’INRAE.

« Notre objectif est donc de doubler d'ici à 2030 nos effectifs sur la côte afin d'accueillir, à terme, autant d'étudiants qu'en Béarn », admet Christian La Borderie, directeur de l’ISA BTP et responsable du projet Irekia.

De nouvelles formations et méthodes pédagogiques

Irekia prévoit le développement d’une pédagogie innovante, combinant formation pédagogique et recherche appliquée directement à l’économie du Pays basque. Les cursus autour de la sécurité alimentaire et le développement durable bénéficieront de cette nouvelle manière d’apprendre.

« Notre objectif est de rapprocher les étudiants et les entrepreneurs, pour ne pas dispenser une éducation hors sol, mais qui vient renforcer la dynamique territoriale. Les étudiants seront donc confrontés aux réalités de leurs futurs métiers pendant leurs formations et pourront développer leurs compétences et connaissances auprès des chefs d’entreprises et porteurs de projets », expose le responsable.

Répondre aux attentes du territoire

Le projet Irekia donne un poids important aux entreprises du Pays basque dans la formation des étudiants. Trois nouveaux instruments seront déployés dans cette optique : un Observatoire, pour collecter et exploiter des quantités massives de données captées sur le territoire ; un Learning Lab, incubateur d'innovation pédagogique ; et six Fab Labs.
Ces derniers seront ouverts aux partenaires de l’UPPA et aux citoyens. Les étudiants pourront les utiliser pour mettre en pratique les enseignements et tester les innovations.

« Ces Fab Labs seront des lieux pionniers en relation avec le tissu socio-économique. Des projets communs entre l’université et les entreprises locales y seront menés », explique Christian La Borderie.

Les initiatives qui verront le jour dans ces nouveaux lieux seront toutes liées à six secteurs stratégiques pour le développement économique du Pays basque : l’Habitat durable et matériaux bas carbone, l’Environnement & ressources aquatiques, les Études internationales, l’Ingénierie & numérique (quatre domaines déjà étudiés dans les campus basques), la Sécurité alimentaire et le Sport & Santé.

À l’horizon 2031, l’UPPA proposera ainsi une offre de formation globale de 50 licences et 30 masters. « Avec Irekia, nous souhaitons renforcer nos acquis tout en développant de nouveaux domaines de compétences en lien avec les enjeux territoriaux. Tout n’est pas gagné, il nous faut maintenant les moyens humains et immobiliers pour donner vie à ce projet ambitieux. Mais aujourd’hui, nous avons réalisé le premier pas », résume-t-il.

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