Compagnons du devoir

Comme l’homme, et ainsi que le constatait le maître Vialatte, les Compagnons du devoir et du Tour de France remontent à la plus haute antiquité : 70 ans, un chiffre trompeur, car ils sont les héritiers des mouvements de compagnonnage né à l’époque des grands chantiers du Moyen Age, vers le XIIe siècle et même sans doute avant. Selon la légende, le roi Salomon, maître Jacques et le père Soubise en seraient les fondateurs.

Pour devenir compagnon, il faut vraiment le vouloir. La première étape consiste à devenir affilié, ou aspirant, en réalisant un travail qui est examiné par la corporation du métier. Si l’avis est favorable, l’adoption est acquise. Cette insertion dans la communauté est primordiale, tout comme les rapports humains, le comportement de tous les jours, ainsi qu’un travail permanent et régulier.

Puis l’aspirant aura la possibilité de se lancer sur le Tour de France, qui peut s’étaler sur plusieurs années, afin d’acquérir savoir et technique, indispensable pour réussir le fameux « chef d’œuvre ».

Contrairement à une idée reçue, les compagnons ne sont pas tous couvreurs ou tailleurs de pierres. On trouve des serruriers, des menuisiers, des plombiers, des plâtriers, des vitriers, selliers, tapissiers, boulangers, œuvrant pour le travail bien fait et la transmission des savoirs. Chacun, autour de la « mère » dans chaque ville, puise auprès de ses aînés valeur et respect.

Une sorte de secte, allez-vous conclure un peu vite. Pas du tout, et même plutôt le contraire, puisque les Compagnons n’ont de cesse de s’ouvrir et de se faire connaître. Ainsi du 27 au 29 janvier, ils ouvriront leurs portes, présentant aux jeunes un parcours « d’apprentissage » destiné aux collégiens et aux lycéens ; un autre intitulé « prépa métier » pour les bacheliers et les étudiants désireux de se réorienter. Et un parcours Prépa Tour de France, pour les bacheliers pro et plus, ayant déjà une première formation à un métier, ou titulaire d’un CAP.

Sur le bassin de l’Adour, deux lieux de rencontres s’offrent à vous : à la Maison de Pau, située à Gelos, allée Pierre Tourne, et à celle d’Eauze, sur la route de Castelnau, au lieu-dit Prat Lacassagne. Une visite qui devrait s’avérer bien positive !