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    Je dis ça, je dis rien…

    Le test : Occupes-tu un emploi fictif ?
    laya-enervee
    Non mais, patron, y a que vous que ça fait marrer de me chambrer toute la sainte journée ! Vous croyez quoi ? Que mon poste est fictif ? Non, parce qu’on se gausse, on se gausse, mais n’empêche, y a plein de gens qui occupent un emploi fictif et qui sont même pas au courant. Siiiiiiiiiiiiiiii, c’est vrai !

    Alors, avec les soixante emplois fict… euh journalistes de la Rédac, on vous a préparé un test maison, « Comment savoir si ton emploi est fictif ». On parie que ça va aider hachement de monde.

    Bon, par exemple, à la question « Es-tu toujours, mais alors toujours dispo pour aller boire un café avec les potes », si tu réponds « oui, tous les jours de la semaine, même de l’année, absolument tous », déjà on peut te dire qu’il y a pied dans la chaussette.

    Si lorsqu’on te demande ton « tarif horaire » tu ne sais pas quoi répondre, et que tu te mets à bégayer, c’est louche aussi. En général, tu résumes par un vague « mais ça va, je me plains pas, c’est bien payé quand même ». Idem si tous tes dossiers de travail contiennent dans la poche de ta veste, après des années de bons et loyaux services. Un cloud de veston, c’est pas bon signe, je te promets.

    Il faut te poser des questions si tu ne sais pas à quoi font allusion les gens qui parlent « du chef par-ci », « du patron par-là », ça vraiment, ça craint. Comment ça, c’est quoi un chef ?

    Déjà, au moment du recrutement, fais gaffe. Si genre, tu trouves ce boulot par le biais d’un copain qui a des copains qui ont des copains qui connaissent des « gensses » haut placés, ceci n’est PAS une bonne nouvelle ! Une fiche de… ??? Poste ??? T’en as jamais vu ? Ok, c’est louche, c’est hachement louche ton job, tu le sais ça ?

    Si, dans une soirée, on te demande d’expliquer ce que tu fais dans la vie et que tu ne sais pas bien t’en sortir, ça peut craindre sur les bords. Après, évidemment résumer en quelques lignes le travail d’un « consultant en ressources opérationnelles partagées et en réseaux d’infrastructures », on reconnaît que c’est pas facile. D’ailleurs, tu ne connais personne qui fait le même job que toi, et y a même pas de syndicat ni de truc corporatiste qui défendrait tes droits. Bon, en même temps, c’est vrai que y a pas grand-chose à défendre. Tandis qu’à l’école, ton gamin sait jamais ce qu’il doit mettre dans la case « métier des parents ». Galère.

    T’as pas le code Wifi du boulot, d’ailleurs quand tu veux le réclamer, et que tu cries « Il y a quelqu’un ? », seul l’écho répond : Un, Un, Un… Et quand tu vas à une réunion, tu es tout seul, eul, eul, eul, eul…

    Quand tu t’ennuies (souvent), tu te fabriques tes propres tickets restos avec de la colle et du papier… Prochaine fois, tu t’attaques aux chèques-vacances, zou, de l’audace.

    Un matin, tu t’es levé pour aller au boulot, mais tu savais pas vraiment où te rendre. Et l’entreprise pour laquelle tu bosses n’apparaît pas sur le registre de la Chambre de Commerce…

    Ton « Faites entrer l’accusé » préféré, c’est celui de Jean-Claude Romand, le mec qui a menti toute sa vie (et ça a mal fini, très mal), et bizarrement, il t’attendrit, tu te sens ému(e) par son histoire.

    Tu peux travailler de partout… Et d’ailleurs, même si tu travailles pas, ça se remarque même pas. A ce rythme-là, tu ne vas pas tarder à t’auto-licencier, parce que même toi, tu commences à te trouver bizarre. Professionnellement parlant.

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien.

    Gracianne Hastoy

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