L'occasion pour Jean-Louis Cazaubon, président de la Chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées et du salon, de faire le point sur ce rendez-vous qui fait référence.
PresseLib’ - A peine les portes du salon de l'agriculture de Paris refermées, voici que s'ouvrent celles du salon de Tarbes. Pourquoi cet enchaînement ?
Jean-Louis Cazaubon - Au début, rien n'était prémédité, Cela s'est fait comme ça. Et depuis, le principe s'est installé. Cela permet de bénéficier de la médiatisation du salon parisien et d'attirer du monde dans nos allées,
Pourquoi un salon agricole en Bigorre ?
J-L. C. - D'abord parce que tout le monde ne peut pas monter à Paris. Ensuite la Bigorre, comme l'ensemble de la région, est en grande partie agricole. Les visiteurs peuvent donc apprécier les produits fabriqués chez eux.
Et les produits ne manquent pas ?
J-L. C. - Ah ça non. Le concours régional permettra de mettre en valeur les différentes races comme la blonde d'Aquitaine ou la limousine, élevées dans nos prés. Le porc noir de Bigorre, la poule noire et la châtaigne des Pyrénées sont aussi des fleurons de notre production. Je n'oublie pas non plus tous les producteurs fermiers de lait de fromages, les transformateurs, les producteurs bio, le haricot tarbais, les vendeurs de matériel agricole, les chasseurs et j'en oublie sans doute. Enfin, un colloque parlera des relations franco-espagnoles en matière d'élevage,
On profite aussi du salon pour sensibiliser les enfants ?
J-L. C. - En effet depuis quelques années on invite régulièrement des classes d'écoles primaires. Les gamins sont avides de découvrir les différents animaux de la ferme. Et de remarquer comment on traie une vache ou comment on tond un mouton. Cela peut susciter des vocations en tout cas ce sont les consommateurs de demain.
On parlera également dans les allées de la colère des agriculteurs ?
J-L. C. - Oui récemment ils ont défilé avec leurs tracteurs dans les villes (à Pau notamment) pour manifester contre la modification des zones défavorisées. La nouvelle carte qui redécoupe les territoires n'est pas au goût de tout le monde. Certaines communes de plaine entrent dans le dispositif sans aucune justification crédible alors que d'autres en sortent injustement. Et cette carte n'est pas neutre. Elle permet de définir le montant des aides européeenes sans lesquelles les exploitations des agriculteurs ne seraient plus viables. Rien n'est encore définitif. Aussi, lors des nombreuses réunions qui se profilent, on interpellera ceux qui modifient ces données. Mais, il est loin d'être évident de réussir à les convaincre. Mais on ne lâchera pas. Chaque fois que l'occasion se présentera, on remettra le dossier sur la table.
Autre sujet de tension, le glyphostate…
J-L. C. - Le sujet est sensible sur ce désherbant que l'on qualifie de pesticide. Il faut une certaine cohérence entre les Etats de l'Union Européenne. En France, l'emploi du gyphosate est autorisé pour une période de 3 ans. En Allemagne, il est de 5 ans. Pourquoi cette différence ? Beaucoup d'agriculteurs préparent l'étape suivante avec des normes très claires. 0% de pesticides, 0% de résidus… Petit a petit, l'idée fait son chemin et devrait se généraliser dans le temps.
Donnez moi au moins une bonne raison pour venir faire un tour au Salon de l'agriculture de Tarbes ?
J-L. C. - Les raisons sont nombreuses. Contacts avec la nature. Rencontres et échanges avec les agriculteurs. Sans parler de la gastronomie. Les JA 65 (Jeunes Agriculteurs) vont installer un point de restauration où l'on consommera uniquement des produits de leurs exploitations. En résumé, le Salon de l'agriculture de Tarbes est une occasion d'une sortie familiale ou petits et grands peuvent y retrouver leur compte. Avec pour nous organisateurs, l'objectif d'accueillir plus de 66.000 visiteurs notre record établi l'an passé.
Salon de l'agriculture de Tarbes au Parc des expositions.
Ouverture du jeudi 8 mars au dimanche 11 mars, de 9h à 20h.
Tarif : 5 euros pour les adultes ; demi tarif pour les 8-12 ans. C'est gratuit pour les enfants de moins de 8 ans.
Informations au 05 62 34 87 44 et sur le site internet
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