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L’Hôtel de France et d’Angleterre vers une nouvelle vie

À Salies de Béarn, ce superbe édifice est sauvé d’une ruine annoncée. Reste à savoir quelle sera sa future vocation au cœur de la cité du sel…
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Suite du feuilleton Hôtel de France et d’Angleterre, que nous avions commencé à vous narrer en janvier dernier, lorsque la municipalité venait d’acheter l’immeuble, ainsi que la Villa Rosita, qui le jouxte. Et pour ceux qui avaient raté l’épisode, rappelons que ce bâtiment a une belle histoire.

Construit en 1844, il naît de l’imagination d’une danseuse étoile de l’Opéra de Paris, Rosita Mauri, venue prendre les eaux dans la cité du sel, afin de guérir une entorse. Et comme en ce temps-là, on ose tout.

Non seulement elle pose pour Edgar Degas, mais surtout elle entend édifier un véritable palais hôtel de quatre niveaux, sur 4.500 m², avec un corps central en avancée, encadré de pilastres cannelés, surmontés de chapiteaux. Avec un fronton comportant un décor sculpté à volutes et visages de femmes. Et pour son agrément, fait bâtir sa propre demeure, attenante, la villa Rosita, qu’elle fait relier à l’hôtel par une galerie de verre. À l’origine, l’ensemble devait être impressionnant.

Depuis, il menaçait ruine. Faute d’attention et surtout de réfection, sa façade, du côté de l’avenue de la Trinité, risquait même de s’effondrer sur la tête d’un passant ou d’un curiste. Il fallait intervenir. Voilà qui est fait, avec tout d’abord son rachat et aujourd’hui les premiers travaux qui ont consisté d’abord à dégager la végétation sauvage qui avait envahi les lieux, tout autour des bâtiments de l’hôtel et de la villa.

C’est désormais le moment de la sécurisation, qui se déroule jusqu’à la fin juin. On démonte une à une les pierres surmontant la corniche du troisième étage, des frontons, des chiens-assis et de la façade, les numéroter, non sans avoir au préalable scanné l’existant afin de le reconstruire « dans son jus ». Puis mettre l’ensemble hors d’eau, grâce à un voile en polyane, qui recouvrira également la villa. Il sera recouvert d’une « ceinture de béton protectrice, de forme arrondie. » Le tout sous l’œil avisé de l’architecte-expert Jean-Charles Ribaut, et celui des Bâtiments de France, qui l’ont classé Bâtiment historique.

Et pour ceux qui se soucient du coût, rappelons que la municipalité a acquis l’ensemble pour la somme – modique – de 152.000 euros. Enfin, modique, pas vraiment si l’on considère les travaux faramineux qui doivent y être entrepris. À commencer par ceux concernant cette phase de sécurisation et de consolidation : 169.981,20 euros, confiés à la société Lalanne.

Après quoi, une fois réhabilité, il sera temps de réfléchir à sa future affectation, soit de nouveau sous forme d’un hôtel, soit d’appartements de standing, soit d’un centre de soins ou de thermalisme. La décision n’a pas été encore prise.

Une certitude toutefois, la remise en état va coûter beaucoup plus que les 150.000 petits euros de départ et les 170.000 de cette première phase. Ce sera le prix à payer pour que l’un des fleurons de Salies retrouve sa splendeur.

 

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