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Febus Optics garde un œil sur les infrastructures

Accompagnée par le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, la startup développe des outils de mesure et de surveillance, via la fibre optique, de tous types d’infrastructures…
FEBUS OPTICS 2
Tous les signaux sont au vert pour l’entreprise créée en 2015, qui vient d’achever une levée de fonds afin d’étendre ses débouchés et d’accélérer son développement à l’international. De grands noms comme Total, EDF ou Teréga lui font déjà confiance.

C’est un trio d’experts aux profils très complémentaires qui est à l’origine de Febus Optics. Les deux fondateurs, Etienne Almoric et Vincent Lanticq, sont diplômés de l’ex-École Supérieure d’Optique (aujourd’hui Institut d’Optique Graduate School) : le premier pilote le développement commercial de l’entreprise et le second, auquel on doit le système breveté sur lequel repose l’activité, gère tout le volet technique.

Ils ont très vite été rejoints par Malek Thabet, ingénieur d’affaires quadrilingue en charge de l’export. L’entreprise compte maintenant 10 salariés à temps plein : « Nous serons une quinzaine à la fin de l’année, et probablement le double dans un an », résume Etienne Almoric. Il faut dire que depuis sa création, Febus Optics multiplie chaque année par deux son chiffre d’affaires…

La société, basée à Pau (Technopole Helioparc), est venue répondre il y a trois ans à ce besoin de plus en plus impérieux, chez les acteurs des industries pétrolière et gazière, de disposer d’outils de monitoring performants pour surveiller leurs pipelines. Dans ce but, elle a commercialisé des équipements et applications logicielles exploitant au mieux la fibre optique pour « jauger » la température et les éventuelles déformations de ces infrastructures-clés à la maintenance coûteuse et de plus en plus fondée sur une logique prédictive. Or puisque le constat anticipé d’une déformation ou d’une anomalie sur un pipeline est le plus sûr moyen de prévenir une fuite ou un dommage, la performance et la fiabilité de ce genre d’outil sont devenues capitales.

De nouvelles applications…

« Nous n’avons pas inventé le procédé de mesure, qui existe depuis longtemps, mais avons innové dans l’architecture optoélectronique et le traitement du signal, ce qui nous permet aujourd’hui d’apporter une solution à la fois très performante, robuste et compétitive en termes de prix », souligne Etienne Almoric. Concrètement, le système permet de détecter, à plusieurs dizaines de kilomètres de distance, une déformation d’une dizaine de micromètres. Et ce qui s’applique à nos pipelines peut aussi s’appliquer aux puits de géothermie, aux structures en béton comme les barrages ou les réacteurs nucléaires, aux réseaux ferrés ou encore aux câbles sous-marins utilisés dans l’éolien offshore. Sur ce segment porteur du monitoring des câbles, Febus a d’ailleurs créé un GIE, CaLiCyA, avec une société d’ingénierie et d’études.

La technologie peut aussi se décliner en simples systèmes anti-intrusion. « Après un long travail de recherche, nous sommes désormais aussi capables de fournir une solution de monitoring sismique », ajoute le dirigeant. Autrement dit, en plus de la possibilité de mesurer la température et la contrainte en tout point d’une fibre, l’entreprise a développé un appareil qui permet de mesurer les vibrations acoustiques (appelé DAS pour Distributed Acoustic Sensing, venant donc au surplus du DTS, pour Distributed Temperature Sensing, et du DSS, pour Distributed Strain Sensing).

« C’est avec cet appareil de mesure acoustique que nous adressons les applications de détection d’intrusion et de mesures sismiques. Cet appareil constitue notre deuxième famille d’équipement », précise Etienne Almoric.

L’offre se compose donc désormais d’une famille d’équipement pour la mesure de température et déformation, et d’une autre pour la mesure de vibration acoustique, laquelle a suscité un fort intérêt de la part du monde de la sismique et des vulcanologues.

Levée de fonds et développement…

On comprend mieux pourquoi un certain nombre de grands comptes se sont intéressés aux solutions de la jeune société, et pas des moindres, de Total à EDF en passant par Teréga ou Technip.

Dès ses débuts, Febus Optics a aussi été accompagnée par le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, qui a consenti un prêt adapté et « pris le temps de bien examiner le projet, ce qui n’est pas le cas avec tous les établissements bancaires ».

Tout récemment, c’est via PG Développement, sa société de capital-investissement, que la banque a participé à la dernière levée de fonds de l’entreprise, qui cherche à accroître sa présence à l’international et mène une ambitieuse politique R&D, avec plusieurs projets portant sur de nouveaux équipements et, en collaboration avec divers partenaires, sur des solutions plus avancées.

« À brève échéance, nous aurons des antennes à Houston, en Inde et au Moyen-Orient », conclut Etienne Almoric. L’activité de Febus Optics devrait encore tripler d’ici fin 2020.

Plus d’informations sur le site internet

https://www.youtube.com/watch?v=33eumO2d0kw

 

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