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Bâtiment et Travaux publics face à la flambée des matériaux

Le président de la Fédération départementale des Pyrénées-Atlantiques, Sébastien Labourdette, tire la sonnette d’alarme : 30% des chantiers pourraient se retrouver à l’arrêt…
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Afin d'ouvrir le dialogue et de trouver des solutions, la Fédération du BTP 64 publie une lettre ouverte pour alerter sur la situation du secteur de la construction.

« Chez clients, si je prends le soin de m'adresser à l'ensemble des clients des entreprises du Bâtiment et des Travaux publics des Pyrénées-Atlantiques, c'est parce que la situation l'exige ». Envoyée aux maîtres d'ouvrages publics et privés, les premières lignes de cette missive donnent le ton.

En France, les entreprises du BTP avaient pourtant bien résisté à la crise sanitaire, générant même 1.758 embauches au premier trimestre 2021 en Nouvelle-Aquitaine. Mais c'était sans compter sur la brutale hausse des prix des matières premières (+100 % pour le bois en six mois et +80% pour les métaux en près d'un an), conséquence directe de la pénurie de matériaux, avec un record de prix, concernant particulièrement le cuivre, les plastiques, le PVC et les composants électroniques.

« Nous sommes entre le marteau et l'enclume : d’un côté, avec le problème d'approvisionnement, les entreprises risquent des pénalités de retard pour chantier non terminé ; et de l'autre, avec l'augmentation des prix des matériaux, qui ont doublé voir triplé, que les entrepreneurs seuls ne peuvent pas absorber », résume Sébastien Labourdette.

Pour le président du BTP 64, cette situation est la conséquence directe de la pandémie avec la forte dépendance de l'exportation des matières premières. « Sur l'année écoulée, nous avons connu un arrêt de nos industries mondiales et de l'ensemble de la chaîne de production. Quand l'activité mondiale a repris, avant nos chantiers français, les pays exportateurs ont conservé ces matières premières pour les utiliser chez eux. Lorsque nos chantiers ont pu redémarrer, nous nous sommes retrouvés face à une pénurie de matériaux, entraînant une envolée des prix ».

Instaurer un dialogue entre les entreprises du BTP et les maîtres d'ouvrages…

Pour l'organisation départementale, l'urgence est aujourd'hui d'amorcer un dialogue entre les différents acteurs de la construction afin de trouver des compromis. « Aujourd'hui, nous appelons avec force l’ensemble des maîtrises d’ouvrage à prendre leur responsabilité et à revoir les conditions financières des contrats. Il faut que chacun prenne ses responsabilités, jouer cartes sur table, être transparent, énoncer les raisons de cette hausse et trouver des alternatives qui conviennent à tout le monde », martèle Sébastien Labourdette.

En cas d'échec des négociations, la Fédération du BTP des Pyrénées-Atlantiques redoute un effet papillon préjudiciable pour l'emploi et pour l'activité. « D'après nos calculs, environ 30% des chantiers vont s'arrêter avant la fin de l'été. D'autres ne tarderont pas à suivre la même voie et c’est l'ensemble des métiers du BTP qui sera concerné, de l'électricien au chauffagiste, en passant par le plaquiste et le carreleur. Car, tous sont liés ».

Une situation paradoxale quand on sait que le BTP fait également face à un manque de main-d’œuvre récurrent.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics des Pyrénées-Atlantiques.

 

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