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La Nouvelle-Aquitaine en pointe sur la batterie

Total et PSA viennent de lancer officiellement leur co-entreprise ACC, jetant ainsi les bases d’une future filière industrielle européenne de la batterie pour véhicules électriques...
TOTAL BATTERIES 1
Annoncé dès janvier, lorsqu’Emmanuel Macron est venu poser la première pierre de l’usine pilote de Nersac, en Charente, le projet d’un « Airbus de la batterie » commence à prendre forme. Le centre R&D d’ACC sera installé à Bruges, en périphérie de Bordeaux, à l’été 2021.

Alors que les ventes de voitures électriques ne cessent de progresser dans le monde, la question de la batterie devient cruciale : cette dernière pèserait en effet pour un tiers dans la valeur ajoutée des véhicules. Or l’Europe ne représenterait pour l’heure qu’un petit pourcent de la production mondiale de batteries, marché actuellement dominé par 3 pays d’Asie du Sud-Est, à savoir la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Pour tenter de changer la donne, deux grands groupes français, Total via sa filiale Saft d’un côté, PSA et sa filiale Opel de l’autre, ont annoncé en janvier dernier la création d’une co-entreprise, ACC (Automotive Cells Company), effective depuis ce jeudi 3 septembre.

En début d’année, Emmanuel Macron était pour l’occasion venu poser la première pierre d’une « usine pilote » à Nersac (16), près d’Angoulême, qui emploiera 150 personnes et permettra de tester les solutions développées par un centre R&D dont l’activité a démarré dans les locaux bordelais de Saft, mais qui devrait être déplacé à l’été 2021 vers Bruges (33), sur 11.000 m2 d’espaces appartenant à Soltechnic, groupe local spécialisé dans la consolidation de bâtiments, les fondations, le génie civil et les traitements de sol. Le bail vient apparemment d’être signé. L’équipe dédiée devrait prochainement migrer vers Bruges pour préparer le lancement de cette future implantation.

Premières batteries en 2023…

Ce nouveau centre R&D girondin devrait employer 200 personnes. Il travaillera au développement de « cellules lithium-ion de haute performance » (le lithium semble actuellement tenir la corde dans la production de batteries pour véhicules électriques), mais aussi au développement de nouveaux procédés et méthodes de production de batteries.

La production en grande série de ces futures batteries sera ensuite assurée par deux « gigafactories », sur les sites PSA de Douvrin (Pas-de-Calais) et Opel de Kaiserslautern (Allemagne). Une nouvelle collaboration franco-allemande qui fait déjà parler d’un « Airbus de la batterie ». Saft amènera son expertise dans le domaine de la production de batteries, et PSA sa connaissance du marché automobile et de la production en grandes séries.

ACC sera détenue à 50-50 par les deux groupes français et pilotée par Yann Vincent, jusqu’ici directeur industriel de PSA. Le président de Saft, Ghislain Lescuyer, présidera le conseil d’administration de la nouvelle entité.

On peut se féliciter de voir la Nouvelle-Aquitaine accueillir la R&D de ce nouveau projet d’envergure, validé par les institutions européennes et soutenu à hauteur d’1,3 milliard d’euros par les pouvoirs publics français et allemands (pour un investissement total de 5 milliards). Car les objectifs sont ambitieux : le nouvel attelage, que pourrait par la suite rejoindre Renault, espère « atteindre à l’horizon 2030 une capacité cumulée de 48 GWh sur l’ensemble des deux sites.

Cela correspondra à la production d’un million de véhicules électriques par an, soit plus de 10% du marché européen », lequel pourrait en effet se monter dans 10 ans à 400 GWh, « soit 15 fois le marché actuel ». À plus court terme, ACC espère atteindre une capacité de 8 GWh. Les premières batteries devraient équiper des véhicules à partir de 2023.

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