La startup Smartbottle est née il y a bientôt 4 ans à l’initiative de deux associés aux parcours et aux compétences complémentaires. D’un côté, Pierre Jeanne est un ancien directeur des systèmes d’information, fonction qu’il a occupée au sein de groupes comme Delbard, Descamps et plus récemment Cultura. De l’autre, Anthony Chicheportiche est spécialisé dans le marketing et la communication autour du vin.
Leur idée est une déclinaison des principes de la réalité augmentée dans le secteur viticole. Pour ceux qui auraient raté un épisode, on retrouve ce concept de réalité augmentée à l’œuvre dans les projets de lunettes connectées, dans les systèmes d’affichage de données de vol sur la visière des casques de pilotes de chasse, et bien sûr… dans l’œil du célèbre Terminator. Bien entendu, le concept s’applique également à nos smartphones lorsque nous leur faisons « survoler » un objet donné, ici les étiquettes des bouteilles de vins qu’on peut voir dans nos rayons.
Déjà de nombreux clients…
Concrètement, Smartbottle propose une application qui permet à l’utilisateur de « scanner » l’étiquette d’une bouteille pour voir apparaître sur son écran de smartphone des informations complémentaires, sous la forme d’animations numériques ou de contenus audio/vidéo. Autrement dit, c’est un assez redoutable outil de marketing digital pour les producteurs et distributeurs de vins, qui peuvent désormais lier à leurs étiquettes des vidéos de présentation de propriétés ou de vignerons, des recettes de cuisine, des informations complémentaires ou des effets visuels saisissants, comme la mise en relief des étiquettes ou des médailles apposées dessus.
Résultat : tout peut désormais tenir sur une simple étiquette, et le consommateur peut s’informer en temps réel, en magasin, sur le détail des bouteilles qu’il achète. Plutôt intéressant pour les producteurs qui souhaitent se démarquer d’une concurrence de plus en plus féroce : l’Hexagone compterait 50.000 propriétés et 250.000 références de vins, sans compter la présence de plus en plus marquée de vins étrangers dans nos linéaires…
Les clients ont d’ailleurs l’air de se bousculer au portillon. Dernièrement, Smartbottle a annoncé poursuivre sa collaboration avec la coopérative girondine Producta, pour laquelle ont été ou seront « augmentées » les étiquettes des marques « La Coopérative », BDX Révolution (marque destinée à l’export) et Mission St-Vincent. On peut également citer Intermarché, qui a « distillé » de la réalité augmentée dans sa foire aux vins 2020, en septembre dernier.
Des cas loin d’être isolés puisque Smartbottle travaille aussi avec Castel Frères, l’autre coopérative girondine Univitis, les Vignobles des 3 châteaux (Languedoc), les Grands Chais de France ou bien encore le groupe beaunois Patriarche (avec ses mousseux « Veuve du Vernay »). Pour ces clients, le coût d’un tel procédé reste relativement limité. Smartbottle facture un abonnement annuel, et ses prestations vont de quelques centaines à quelques milliers d’euros en fonction des besoins.
La jeune pousse, accompagnée par l’accélérateur de startups Unitec, par Bpifrance et par la Région Nouvelle-Aquitaine, emploie aujourd’hui 5 personnes. Elle est membre de la French Tech Bordeaux et du cluster Inno’vin. Elle précise que son dispositif ne nécessite pas d’adaptation particulière des étiquettes, auxquelles elle peut relier vidéos immersives ou diffusion de notes et d’informations sur les récompenses obtenues par les vins étiquetés.
Bref, grâce à cette réalité augmentée, le marketing du vin pourrait rapidement prendre de la bouteille !
Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici
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