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Gascogne sort du bois dans la tempête

Cinq ans après sa reprise en main par Dominique Coutière, l’emblématique groupe landais semble aller mieux. Mais la situation de la filière bois est très préoccupante...
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Avec ses 400 millions d’euros de chiffre d’affaires et ses 1.700 salariés, Gascogne est un poids lourd de la valorisation du bois et un acteur économique majeur de son département. En 2017, il avait déjà dégagé un résultat net de 8,2 millions, et ainsi confirmé son redressement.

Cela fait tout juste dix ans que la tempête Klaus a frappé l’Hexagone et particulièrement meurtri les Landes, touchant 300.000 hectares, soit près du tiers du massif forestier. Mais la filière, qui emploierait entre 3.700 et 4.000 personnes dans le département, continue d’en payer le prix (si l’on ose dire).

À l’époque de Klaus, les sylviculteurs s’étaient retrouvés avec l’équivalent de 5 années de bois coupé sur les bras. Les prix s’étaient effondrés de plus de 30 à 3 ou 4 euros la tonne ou le m3, tandis qu’il avait fallu déployer d’importants moyens pour l’extraire, le stocker et le maintenir en bon état par aspersion. Tout en reboisant intelligemment pour préparer l’avenir…

Aujourd’hui, la tendance s’est inversée et les prix auraient augmenté de 20% sur un an, avec un m3 à environ 55 euros. Car le gros bois vient à manquer depuis un certain temps. Avec des conséquences directes sur le Groupe Gascogne, dont trois scieries sont à l’arrêt une journée par semaine depuis fin novembre. Le groupe, qui rencontre des difficultés pour s’approvisionner, a choisi de privilégier le maintien de l’activité sur son site papetier de Mimizan.

Entre investissements et pénurie…

On rappelle que Gascogne est l’un des rares acteurs à opérer simultanément sur ces quatre segments que sont la sylviculture et les produits dérivés du bois, la production de pâte et de papier kraft, celle de sacs et enfin celle de complexes d’emballage et de protection, soit les principales voies de transformation de la matière première. Or l’unité de Mimizan assure toute la production de l’activité papier (le quart des revenus du groupe), la plus rentable de l’entreprise, ainsi qu’une partie de celle de des sacs, éclatée sur 5 sites.

L’été dernier, Gascogne a procédé à une augmentation de capital (à hauteur de 9,8 millions d’euros) pour investir à nouveau dans la modernisation de cette usine-clé de Mimizan. Fin 2017, le groupe avait déjà obtenu un prêt de 110 millions (de plusieurs banques), dont 50 devaient servir le programme d’investissement 2018-2020.

Le groupe Gascogne poursuit donc aujourd’hui sa mue dans un contexte délicat, pour ne pas dire explosif. Mi-décembre, un groupe de salariés a manifesté devant la préfecture de Mont-de-Marsan, demandant à ce qu’on fasse pression sur les sylviculteurs pour mettre davantage de pin maritime sur le marché, arguant que d’après une étude IGN, il y aurait 26 millions de m3 encore disponibles de bois de plus 40 ans dans le massif.

D’un autre côté, on parlerait de bois plus difficilement mobilisable et plus distant des scieries, parfois dans des espaces forestiers délaissés par leurs propriétaires. À ce problème vient se greffer celui d’attaques de coléoptères qui ont dégradé les massifs du Nord-Est de la France, d’Allemagne et d’Autriche.

Cette situation complexe perdure depuis de longs mois et affecte toutes les scieries de la région. Les plus petites seraient directement menacées. On touche du bois pour que des solutions soient trouvées rapidement : la filière pèserait 20 % de l’emploi industriel dans les Landes. Une table ronde devrait être organisée prochainement, sous l’égide de la région.

Le groupe Gascogne, qui a jusqu’ici réussi son redressement, n’en a donc pas tout à fait fini avec la tempête Klaus… On rappelle que son P-DG Dominique Coutière est également maire de Labrit, conseiller général et fondateur de Biolandes, entreprise familiale spécialisée dans la production d'huiles essentielles et d'extraits naturels.

Cette société basée au Sen compterait aujourd’hui 12 sites de production dans 7 pays, pour un chiffre d’affaires de plus de 60 millions d’euros. L’entreprise est pilotée par Hélène, Philippe et Cécile Coutière.

Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

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