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La filière palmipèdes gras en ordre de bataille

Un cluster biosécurité a été créé pour limiter les risques liés à la grippe aviaire, un vaccin a même été mis au point. - Michel Fruchet à la tête de l’interprofession
Les deux crises aviaires successives ont fait de terribles dégâts dans le Sud-Ouest et particulièrement dans le bassin Adour-Gascogne, au cœur même de la production du foie gras. Avant l’arrivée des oiseaux migrateurs, le maximum est fait pour enrayer la propagation des virus dont ils sont porteurs.

Commençons par rappeler que les virus en question ne représentent aucun danger pour l’homme. Les palmipèdes abattus l’ont été en grande partie pour enrayer la propagation du virus. Ainsi, ce sont au total 4,5 millions de canards qui ont été concernés au 1er semestre 2017. Pour rappel également, la filière a perdu plus de 350 millions d’euros avec l’épisode aviaire 2017.

La filière s’est donc organisée pour essayer d’éviter d’autres catastrophes. Elle a constitué un cluster biosécurité qui a notamment mis au point une géolocalisation des élevages ainsi que des flux d’entrées/sorties (personnes et véhicules). A partir de là, un système d’alerte par SMS doit permettre d’isoler rapidement un élevage contaminé.

Autre bonne nouvelle, un vaccin est en préparation (il attend les autorisations administratives et sanitaires). Si son coût ne permettra pas de généraliser une application préventive, il pourrait être précieux avec un bon ciblage de son utilisation.

Michel Fruchet élu président du Cifog…

Le Ci quoi ? Le Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras, pardi ! Cette information ne passionnera sans doute pas le consommateur, l’amateur de foie gras qui se fait des petits bonheurs à savourer ce met exquis. Mais dans la profession palmipèdière, elle est d’importance : Michel Fruchet, à la tête de Val de Sèvre (holding MVVH) et directeur général de Delpeyrat, vent de succéder à Christophe Barrailh à la tête, donc, du CIFOG, dont il assurait déjà la vice-présidence.

Après des études à l’ESSEC Business School, il passa dix ans en tant que directeur de site chez Delpeyrat, avant en 1998 de devenir directeur général de la coopérative Val de Sèvre, en Vendée, fonction qu’il cumule avec la présidence de la FIAC (les aliments conservés) depuis deux ans. Sans réelle surprise, il vient d’être élu le 21 septembre à la présidence du Comité interprofessionnel, au titre du collège de la transformation, alors que son prédécesseur l’avait été à celui de la production. Il sera secondé par Marie-Pierre Pé, nommée dans le même temps directrice générale.

Cette promotion nous donne l’occasion de nous intéresser à cet organisme professionnel, qui réunit l’ensemble des acteurs de la filière des palmipèdes gras, c’est-à-dire le Syndicat national des Accouveurs, la Confédération française de l’Aviculture, la Fédération nationale des producteurs de palmipèdes à foie gras, celle des découpeurs de palmipèdes gras, des industries d’aliments conservés (FIAC) et l’Association inter-régionale des Artisans conserveurs du Grand Sud-Ouest.

Ce qui en chiffres, représente une force non négligeable. La production tout d’abord : la France occupe le premier rang mondial de la production de foie gras cru, avec 20.000 tonnes. Les exportations ensuite : notre pays est le premier exportateur de foie gras, avec près de 5.000 tonnes de foie gras cru et transformé. La filière contribue ainsi à l’excédent de la balance du commerce extérieur français, à hauteur de plus de 56 millions d’euros.

Quant à la consommation, elle ne se dément pas : 93% des Français consomment du foie gras (et ils ont bien raison). Enfin, la filière représente à ce jour plus de 100.000 emplois directs ou indirects, soit 30.000 familles.

D’où l’importance de l’élection de Michel Fruchet, en place pour trois ans. Voilà. Ça vous en bouche un coin-coin, pas vrai ?

 

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