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Les CCI alertent le gouvernement

Confrontées à nouvelle baisse de leurs dotations, « brutale et incompréhensible », les chambres consulaires tirent le signal d’alarme : l’accompagnement des TPE et PME est en danger !
GERS ENTREPRISE
Ce mercredi, les Chambres de commerce et d’industrie de France ont lancé un appel au président de la République. Après plusieurs années de diminution de leurs ressources fiscales, les mesures prévues dans le Budget 2018 risquent de déclencher des conséquences très lourdes dans les territoires.

Le gouvernement a programmé une baisse de 150 millions d’euros de ressource fiscale pour les CCI. Si ces dernières veulent faire preuve « d’un esprit de responsabilité, en se mobilisant pour participer à l’effort diminution de la dépense publique et à œuvrer à la baisse des prélèvements obligatoires », elles demandent un étalement de cet effort sur 5 ans pour pouvoir s’adapter. L’enjeu est d’éviter de « casser totalement l’outil CCI ».

Pour les chambres consulaires, « ce nouveau coup de rabot aurait un impact négatif sur l’accompagnement des TPME/PME, sur l’investissement dans les territoires (déjà été divisé par deux ces dernières années), mais aussi sur la qualité du service de proximité particulièrement en zone rurale, ceci malgré la transformation digitale rapide du réseau ».

André Garreta, président de la CCI Bayonne Pays Basque et de l’association nationale des CCI Territoriales, a donné le ton : « Si cette mesure devait finalement être votée par le Parlement, elle aurait des conséquences sur l’emploi dans les CCI, les conduisant à engager un nouveau plan social massif et coûteux. Ce sont plus de 2.000 postes qui pourraient être supprimés, c’est-à-dire plus que la réduction du nombre d’agents de la fonction publique d’Etat prévue en 2018 (1.600)… C’est une décision brutale et incompréhensible, Quelle organisation peut-elle réduire ses ressources de 17% et s’adapter en trois mois ? ».

« Nous en appelons au président de la République pour que les CCI puissent encore progresser dans leur action au service des TPE et des PME et du développement des territoires. C’est ainsi supporter la politique qu’il souhaite mener pour armer nos entreprises face à la transformation de l’économie ».

Le président de l’association nationale des CCI Territoriales ajoute qu’une telle mesure affaiblirait « un relai volontaire pour accompagner la mise en œuvre de mesures pourtant indispensables pour les entrepreneurs : plan en faveur des travailleurs indépendants, plan d’action pour la croissance et l’investissement, future loi TPE/PME, future réforme de l’apprentissage et de la formation ».

Les CCI ont, depuis plusieurs années, engagé une réflexion sur une meilleure coordination avec les autres acteurs (Chambres de métiers et de l’artisanat, Régions, Intercommunalités, Business France…). Et à l’Assemblée nationale, « un amendement demandant au gouvernement un rapport sur la fusion des CCI et des CMA montrant les économies possibles, a d’ailleurs été voté. Nous ne pouvons qu’y être très attentif ».

Les CCI espèrent que l’examen du projet de loi de Finances 2018 par les sénateurs (dès ce 23 novembre) permettra de prendre en compte leur travail quotidien en faveur du développement économique, souvent en partenariat avec les collectivités territoriales.

André Garreta en a profité pour s’indigner « des propos consternants provenant du Rapporteur général de la commission des finances, le député Joël Giraud ». Ce dernier s’est élevé contre « plusieurs Chambres de commerce qui existent dans un même département », en stigmatisant « le coin de gauche ou le coin de droite des hautes ou des basses Pyrénées ».

Nous y reviendrons…

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