Officiellement créée en février dernier, la fondation Geroa se propose, avec l’aide des particuliers et des entreprises, de soutenir les initiatives portées sur le territoire dans les domaines de l’emploi, de l’agriculture, de l’éducation, de la recherche, de la culture et de la langue basques. Cela tombe bien : les projets ne manquent pas.
Le nouveau fonds de dotation Geroa, à but non lucratif et statutairement reconnu d’intérêt général, a pour première particularité de s’appuyer à la fois sur le mécénat des entreprises et sur la générosité des particuliers.
« Il manquait un outil de financement de cette nature dans la région », résume Claire Lacave, co-fondatrice de ce fonds, qui vient de lancer un premier appel aux dons et intervient prioritairement dans quatre champs : soutien à l’emploi, agriculture et environnement, éducation et recherche, langue et culture basques. Une orientation faisant largement écho aux conclusions du rapport Pays Basque 2020. Là-dessus, Geroa s’assigne trois missions : la détection et le lancement d’initiatives, la fédération « des énergies et des compétences du territoire » et enfin le financement de projets « portés par des acteurs locaux ou par le fonds lui-même ».
S’il est donc encore un peu tôt pour parler budget, la nouvelle de la création du fonds a du moins suscité un accueil favorable de la part des parties prenantes. Et, précise Claire Lacave, « les dons donnent lieu à une défiscalisation de 66 % des sommes versées par les particuliers, et de 60 % par les entreprises ». La transmission de patrimoine immobilier, de titres ou de droits particuliers est également possible.
Des projets concrets et originaux…
En attendant les résultats de cette première campagne, Geroa pousse d’ores et déjà plusieurs projets originaux et intéressants qui donneront une première idée de son ADN. Dans le cadre d’un partenariat, le fonds soutient d’abord l’initiative de la DPBGE, association des étudiants et diplômés de grandes écoles issus du Pays basque (120 adhérents), qui propose la création d’un système de bourse s’adressant « aux élèves ambitionnant l’intégration en classe préparatoire, grande école et université sélective », et « prenant en considération le mérite et la situation sociale de l’élève ». Système que complètera un futur « Prix Geroa » récompensant des élèves se dirigeant vers tous types d’études supérieures.
Sur un sujet non moins sous-estimé, un second projet vise à « la création d’un outil d’évaluation du développement (a)typique du langage » adapté aux enfants bascophones et bilingues, alors que se pose plus globalement la question d’un diagnostic efficace des troubles du langage en environnement plurilingue. L’étendue du projet, par sa nature même, ne se borne donc pas aux seules limites du département. Il est d’ailleurs soutenu par la Fondation de France. Il s’agit de réunir un budget recherche de 150 000 euros.
D’autres initiatives intéressantes seraient par ailleurs dans les tuyaux, à l’exemple de projets de professionnalisation de la danse basque (avec la fédération Bilaka) et de circuits courts dans l’alimentaire, via la création de coopératives à Hendaye et Urrugne. « Certains de ces projets pourront être lancés dès 2019, conclut Claire Lacave. Mais cela n’empêchera pas la diffusion, en parallèle, d’appels à projets » spécifiques à chacun des quatre champs d’action du fonds.
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