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Créateurs et Passionnés

Thomas Breuzet et Péchalou-Baskalia

Cet attelage formé par la laiterie basque avec l’entreprise périgourdine affiche de très solides ambitions nourries… au lait de chèvre !
BASKALIA 4
Le 18 octobre dernier, Baskalia fêtait ses 20 ans du côté d’Espelette. L’occasion de faire le point avec la nouvelle direction sur les perspectives de cette entité qui nous régale.

C’est en présence de clients historiques de la grande distribution, de fournisseurs, d’éleveurs, de la vingtaine de salariés et de leurs conjoints que pour les 20 ans du fabricant basque de yaourts, un petit moment de convivialité a été organisé à Espelette, laiterie et quartier général de l’entreprise depuis 2004. Et quoique Dominique Davoigneau, patron historique de Baskalia, soit toujours associé aux destinées de l’entreprise, c’était aussi le moment d’un passage de témoin.

Thomas Breuzet, qui dirige le nouvel ensemble Péchalou-Baskalia, peut d’ailleurs se montrer optimiste : « Chacune des deux entités connaît depuis quelques années une croissance de 10 à 15 % », explique-t-il. Une progression à deux chiffres qui est clairement liée aux nouvelles tendances de consommation : « Globalement, on constate un phénomène de "déconsommation". Les consommateurs achètent moins mais se tournent vers des produits de meilleure qualité », précise le dirigeant.

Les deux marques, avec des yaourts « alternatifs » de production locale et à forte identité régionale, étaient évidemment armées pour surfer sur cette vague. Mais leur rapprochement va permettre à l’ensemble d’atteindre une taille critique, d’exploiter des synergies et d’étendre les missions des fonctions support (commercial, achats, marketing, etc.).

Priorité au bio…

D’envergure comparable, Péchalou et Baskalia enregistraient toutes deux un chiffre d’affaires supérieur à 4 millions d’euros. Il y a seulement 4 ans, au moment de sa reprise, celui de Péchalou ne se montait qu’à 2,6 millions. Le revenu global de Péchalou-Baskalia devrait dès cette année tutoyer les 10 millions d’euros.

Les deux producteurs de yaourts, qui conservent leur identité de marque et leurs structures propres, emploient un total de 44 salariés. Les perspectives sont alléchantes, puisque la distribution est encore essentiellement concentrée dans le sud de la France, bornée à l’ouest dans le pays nantais et à l’est en Rhône-Alpes. Autrement dit, le rayonnement des deux marques pourrait encore augmenter à l’échelle nationale, et notamment en Île-de-France.

Mais pour l’heure, la priorité stratégique est surtout de développer les ventes en réseau de distribution bio et auprès du secteur de la restauration. Il s’agit bien sûr de profiter du fort potentiel du circuit court, qui correspond aujourd’hui à une réelle demande.

En janvier prochain seront en outre lancées de nouvelles références Baskalia en supermarché, des « douceurs basques » bio. Ces nouveaux produits annoncent le prochain grand chantier du petit groupe : la conversion au bio des fournisseurs de Baskalia.

Celle-ci, plus avancée chez Péchalou, prendra évidemment du temps en Pays basque : « La région se caractérise en effet par des exploitations de petite taille. Or le bio impose de produire sur place l’alimentation des brebis, qui requiert elle-même de l’espace. À titre indicatif, en Nouvelle-Aquitaine, la part du bio dans la production de lait de brebis est d’environ 2 %, contre par exemple 11 à 12 % en Occitanie. C’est donc un travail de long terme qui nécessitera de notre part un accompagnement spécifique ».

En 2016, seuls 30 éleveurs de brebis laitières du Pays basque étaient passés au bio, sur plus de 1.700. Le lancement de nouvelles références bio, au-delà du fait de répondre à une demande des consommateurs, sera donc aussi un moyen de préparer « culturellement » les éleveurs à cette évolution programmée.

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