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Créateurs et Passionnés

InnovationAudrey Lefort, Thibault Halm et Coleen

Les vélos connectés de la société, fraîchement installée dans son atelier biarrot, s’étaient fait remarquer à Las Vegas. Les premières unités seront livrées en juillet.
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Sur le marché déjà un peu encombré du vélo à assistance électrique, les deux jeunes dirigeants de Coleen n’ont pas eu peur de rouler hors des sentiers battus. Mais derrière leurs propositions esthétiquement originales, il s’agissait aussi de résoudre une difficile équation industrielle.

Audrey Lefort et Thibault Halm ont créé la SAS Coleen en 2014. « Le vélo électrique était déjà en plein essor mais nous n’étions pas franchement emballés par le design et l’esthétique des produits », explique la première. « Notre réflexion a d’abord été celle des simples cyclistes que nous étions. Nous voulions donner envie au public d’acquérir un beau produit incorporant les dernières technologies. C’était à peu près à l’époque où on commençait à beaucoup entendre parler des voitures Tesla ».

Quelques années et prototypes plus tard, à peine trentenaires, ils sont tout près de livrer leurs premiers vélos électriques connectés, déjà disponibles en pré-commande sur leur site web. Après une récente levée de fonds (avec des soutiens comme Herrikoa), ils viennent d’entrer en phase d’industrialisation, et pour cela de déménager dans un atelier de 340 m2 à Biarritz, avec une salle d’assemblage que les clients devraient pouvoir venir visiter dès la fin du premier trimestre. Avant cela, ils avaient lancé leur activité à la Rochelle, puis s’étaient installés sur Technocité, à Bayonne. Début janvier, un troisième mordu de vélo, ex-ingénieur de Look Cycle, a rejoint l’aventure.

« Nous avons regardé un peu l’existant et plutôt choisi de revenir aux débuts de l’histoire du vélo », précise Audrey Lefort. Une histoire française qui avait commencé par des draisiennes à cadres « en croix », principe que Coleen a repris pour concevoir deux premiers modèles « Marinière » (guidon confort) et « Opale » (guidon sport) qui se veulent « unisexes, intemporels et minimalistes », tout en répondant aux exigences d’une certaine clientèle en termes de design, de technologie et de performance.

Un « vélo luxe » plus accessible…

Des vélos dont les trois quarts des pièces auront été spécifiquement conçues pour eux, à commencer par ce cadre carbone en croix, dont la production en série a pu être envisagée grâce au concours de Compositadour, d’Estia Entreprendre et de la société Pika. Et dont il fallait s’assurer de la résistance : « Nous avons fourni un gros travail sur la partie carbone pour compenser l’absence de renfort apparent et obtenir un bon équilibre ».

Le résultat, c’est un vélo dont l’aspect à la fois « rétro », simple et aérien a de quoi surprendre. Mais c’est aussi un vélo à assistance électrique (48V, 25 km/h), d’une autonomie de 100 km et d’un poids de 19 kg, avec moteur 250W et batterie de 529Wh. La recharge complète de cette dernière prend 2h30 et le rendement atteint 94 %. Les vélos Coleen embarquent un écran (3,2 pouces, avec port USB) connecté Bluetooth pour les notifications d’appels, de SMS ou de batterie faible.

Ils sont dotés de systèmes GPS antivol et de géolocalisation. Si l’on ajoute à ces paramètres une production en petite série (on parle pour l’instant de quelques centaines d’unités) et à 85 % néo-aquitaine, nous arrivons à des modèles dont le prix de départ avoisine les 6.000 euros (en pré-commande, avec acompte de 2.000 euros). Un prix qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais qui resterait compétitif par rapport à ceux d’acteurs présents sur le même segment de marché, comme le suisse Stromer, dont les prix d’appel se situent plutôt autour de 9.000 euros, pour des modèles au design plus conventionnel, proposant une ou deux fonctionnalités supplémentaires (type blocage de roue arrière), mais pas forcément de meilleures performances côté moteur, poids ou énergie. « C’est un vélo "luxe", mais en plus accessible », résume Audrey Lefort.

Coleen prévoit les premières « séances d’essai » avec ses clients pour fin mars, début avril, et nos jeunes entrepreneurs devraient courir prochainement les salons. On les verra notamment à Lyon, Zurich et Paris. Ils travaillent déjà sur la génération suivante de leurs e-vélos. Outre le sujet des coloris et de l’aspect, les « V2 » incluront vraisemblablement la navigation GPS. Coleen médite par ailleurs sur une future version « 45 km/h » : une autre équation économique, technique et juridique en perspective…

Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

 

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