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Edito

Davos 2014, un cru social et sociétal
PL pressLib

C’est un signe. Le très couru forum économique de Davos a fait un retour vers sa vocation d’origine : améliorer l’état du monde dans une dimension sociale et sociétale. Si les 2.500 chefs d’Etat ou de gouvernement et patrons des plus grands groupes multinationaux ont savouré les signes de reprise, ils sont restés prudents face à un monde qui ne s’améliore pas pour tous. Fait inhabituel, ils ont ouvert leur rassemblement en écoutant un message sans ambiguïté du pape François : « il faut que la richesse serve le monde, pas qu'il soit gouverné par elle ».

Selon Christine Lagarde, directrice générale du FMI, le débat a largement tourné autour de la qualité et de la quantité des emplois, avec en toile de fond le risque que les nouvelles technologies recrée une société de classe entre les « éduqués » et les autres.

Sommes-nous sortis des crises financières et économiques ? Certains estiment que la menace des dettes souveraines n’est pas écartée, tandis que le retournement de la croissance dans les pays émergents inquiète. Le krach du peso argentin et de la livre turque, en plein forum, a été ressenti comme une sérieuse alerte. Comme la situation de la Chine, où pourrait naître une crise comparable à celle des subprimes, avec l’accumulation des créances douteuses dans le système financier de l'ombre. Les dirigeants du monde retiennent leur souffle également devant les tensions sociales, politiques, et la montée des conflits régionaux (Syrie, Iran, Chine-Japon, Inde-Pakistan…).

Enfin, Davos a mis en évidence le grand paradoxe actuel. Le monde est riche, avec plus de 60.000 milliards de dollars dans les caisses des grands fonds qui gèrent l'épargne mondiale. Mais cette richesse est en grande partie gelée, se concentrant sur des produits à faible risque. Comme faire revenir la confiance indispensable ? Laissons au patron de Google la conclusion : « il y a une course entre l'ordinateur et l'homme. Et l'homme doit absolument gagner ». En clair, ce n’est pas joué d’avance. Mais, ce n’est pas perdu !

Photo FL2

François Loustalan

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