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Publié le Mis à jour le

COUP DE CŒURZipsnap égaye le quotidien des malades

Depuis Orthez, Juliette Guillot de Suduiraut conçoit et réalise des accessoires et des vêtements pour faciliter leur vie ainsi que celle de leurs proches…
Zipsnap 2
La trentenaire d’origine girondine, aujourd’hui orthézienne, a créé il y a deux ans une entreprise pour commercialiser des accessoires et vêtements à destination des malades et handicapés.

Son auto-entreprise, Zipsnap, est une onomatopée de la fermeture éclair et du bouton à pression (snap en anglais). « La fermeture éclair et le bouton à pression sont les pièces phares pour créer des accessoires et des vêtements adaptés aux malades » indique la créatrice.

Juliette Guillot de Suduiraut était éducatrice spécialisée, elle s’occupait de personnes handicapées avant de créer Zipsnap, il y a maintenant deux ans.

« Un jour, j’ai eu un déclic, j’étais en train d’habiller ma fille qui ne marchait pas encore et je me suis demandé : comment font les parents qui ont des enfants qui ne marcheront jamais ? » explique la jeune entrepreneuse. « C’était pour moi une évidence, j’ai commencé à me renseigner et j’ai testé les prototypes sur ma fille ».

La couturière se documente, confectionne les prototypes et partage les photos de ses créations sur Facebook pour solliciter les avis des autres parents. Juliette Guillot de Suduiraut a créé ensuite un site internet pour commercialiser ses produits. « Je travaille dans un atelier aménagé chez moi. Grâce au site Internet, je peux toucher le plus de personnes possibles. Les messages et les demandes ont afflué immédiatement ».

A ses débuts, Juliette Guillot de Suduiraut réalise des stomie patch, marque déposée à l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), son produit phare. C’est un accessoire révolutionnaire pour les malades souffrant de gastrostomie. Ils sont nourris par une sonde directement dans l’estomac. « Les liquides acides abîment la peau autour du tuyau. Grâce au stomie patch, réalisé avec un tissu spécial qui aspire ces liquides, la peau se guérit d’elle-même » affirme la créatrice. « C’est l’un de mes produits les plus demandés et l’un des premiers prototypes ».

« La qualité avant tout »…

Juliette Guillot de Suduiraut propose des bodys, « j’ai beaucoup de demandes pour en faire avec des tailles au-dessus de celles que l’on trouve dans le commerce », des foulards absorbants (pour lutter contre la sudation involontaire) et des brassards pour les diabétiques « afin de cacher le capteur à leur bras ». Elle confectionne aussi des pochettes pour les pompes à insuline.

La jeune créatrice réalise aujourd’hui une gamme très large d’accessoires et de vêtements pour enfants, à des prix abordables : comptez 3,80 euros pour le stomie patch et jusqu’à 50 euros pour un pyjama. Depuis près d'un an, la jeune orthézienne confectionne également des patchs pour les personnes qui ont subi une trachéotomie, sur le même principe que les stomie patchs.

« Pour les matériaux techniques, je me fournis en France. Quant aux tissus, je les choisis en Europe. Mais je privilégie la qualité avant tout. Les motifs sont aussi importants car mon objectif principal est de redonner de l’estime de soi aux malades et de la joie » affirme Juliette Guillot de Suduiraut.

Tous les produits proposés par Zipsnap peuvent passer en machines (à 30-40° C) et sont réutilisables.

Une activité ralentie...

Comme tous les professionnels, Juliette Guillot a souffert de la crise sanitaire. « Les trois premières semaines du confinement ont été très calmes. Je n'ai quasiment eu aucune commande. Heureusement que le mois de mars avait bien démarré ! Puis les commandes sont reparties, petit à petit. Etant donné que mon secteur est celui du handicap et de la maladie, mon activité n'avais pas vraiment de raison de s'arrêter »...

« J'en ai tout de même profité pour offrir une quarantaine de masques aux personnes qui souhaitaient en acheter, ainsi qu'à des professionnels de mon entourage ou aux maîtresses de l'école de mes enfants. Mais par manque de temps, j'ai dû arrêter la fabrication ».

Ainsi, cette mère de deux enfants, de 6 et 10 ans, a dû concilier vie professionnelle et vie de famille. « Ca n'a pas été facile. Il a fallu que je continue mon travail, tout en faisant l'école à la maison pour mes enfants. J'ai dû déménager l'atelier de fabrication à mon domicile, mais tout a été compliqué à mettre en place ».

La reprise s'annonce tout aussi chargée pour la créatrice. « Les commandes du confinement se sont ajoutées à celles en attente. Mon objectif pour la reprise sera donc de rattraper tout ce retard. J'attendais avec impatience la réouverture d'un ESAT avec lequel je travaille pour m'aider dans ce sens. C'est chose faite, je vais pouvoir avancer plus rapidement d'ici 15 jours environ ».

Mais reprise de l'activité ne signifie toujours pas retour à la normale. « Les conditions de travail seront particulières, étant donné que je resterai à la maison avec les enfants jusqu'à la rentrée de septembre. Mais sinon, je suis confiante pour l'avenir. Je pense que mon activité va redémarrer un peu plus calmement. J'essaye de proposer des accessoires et vêtements de qualité, et adaptés à chacun. Je pense que c'est ce qui fait ma force. Je vais avoir besoin de soutien mental de la part de mes clients. Il faut qu'ils sachent qu'ils peuvent me faire confiance, comme depuis le départ, avec un tout petit peu plus de patience que d'habitude, le temps que mes délais reviennent à la normale ».

« Je travaille pour apporter de la couleur dans la vie, des malades. Je pense aussi aux parents qui ont des enfants handicapés ou malades. Je veux leur faciliter la vie » conclut Juliette Guillot de Suduiraut.

Informations sur le site internet – cliquez ici

 

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