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Airbus relance son hybride électrique, mais pas à Pau

Il doit devenir réalité en 2020 et sera commercialisé dans les années 2030. Le projet E-Fan prévu en Béarn est remplacé par un programme très ambitieux à Toulouse
airbus hybride
Cette fois-ci, il semble qu’Airbus ait enclenché la vitesse supérieure. En mars dernier, on apprenait que son projet d’avion tout-électrique E-Fan était abandonné, après avoir pourtant réussi en 2015 une traversée de la Manche, à l’instar de Louis Blériot en 1909.

La raison invoquée : « accélérer les recherches sur les vols électriques et hybrides. » Ce qui devient effectif aujourd’hui.

On est désormais attaqué au cœur du problème : le moteur. Et comme pour Daniela, ils s’y sont mis à trois pour atteindre l’objectif de mettre au point un moteur hybride E-Fan X : Airbus, Siemens et Rolls-Royce. Il sera destiné à équiper des appareils transportant entre cinquante et cent passagers. On est donc loin du premier avion hybride, qui a volé dès 2011 mais avec seulement deux personnes.

Une question de béotien s’impose, d’emblée : quel est l’avantage de l’hybride ? Parce que le carburant utilisé actuellement donne entière satisfaction, consommant moins de 2,9 litres par passager aux 100 kilomètres. Les spécialistes répondent que la solution hybride va permettre tout d’abord de réduire tant la consommation de carburant que le bruit, puisque l’électricité sera en particulier utilisée au décollage et à l’atterrissage.

Accessoirement la diminution de la pollution sonore permettra d’installer des aéroports plus proches des villes. CQFD.

E-Fan

Reste désormais à imaginer, à construire et à assembler l’appareillage, avec un vrai défi, concernant le poids des batteries, puisque celles utilisées par les trois partenaires pèsent encore deux tonnes. Les équipes se sont fixé l’objectif de réduire ce poids par dix, en gardant la même puissance. Un vrai problème d’ingénieur.

À Rolls-Royce la charge du turbomoteur, du générateur de deux mégawatts et de l’électronique. À Siemens celle de la livraison des moteurs électriques, leur boîtier de commande électronique de puissance, l’inverseur et le système de distribution de puissance.

Et à Airbus l’intégration globale, l’architecture de contrôle du système de propulsion et des batteries, et son unification avec les commendes de vol.

Ne soyons pas trop pressés. Si tout va bien, et que le courant passe, on pourra assister à un premier vol du E-Fan X en 2020, et voler sur un Airbus hybride à partir des années 2030. Le kérosène a encore de beaux jours devant lui !

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