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Le Parc national des Pyrénées tire la sonnette d’alarme

Élus, syndicats et gestionnaires du PNP dénoncent la diminution structurelle des budgets et des moyens humains dévolus au parc pour assurer ses missions...
PARC NATIONAL PYRENEES 2
Avec la création en novembre d’un 11ème Parc national, ils s’inquiètent de voir leur part du gâteau budgétaire se réduire. Le constat serait largement partagé sur les autres parcs nationaux français.

Après ceux de la Vanoise et de Port-Cros, le Parc national des Pyrénées est l’un des plus anciens de France. Créé en 1967, il abrite une faune et une flore d’une grande richesse avec respectivement 4.000 et 2.500 espèces animales et végétales répertoriées. Il est connu pour ses rapaces (gypaètes, vautours, aigles royaux), ses isards, ses lynx et ses derniers ours. Avec une zone centrale quasi-inhabitée de 45.707 hectares répartie sur 15 communes à cheval entre Pyrénées-Atlantiques et Hautes Pyrénées, il n’est pas nécessairement le plus important en superficie, mais il est assurément l’un des plus emblématiques.

Tout récemment, plusieurs acteurs impliqués dans sa gestion ont exprimé leurs inquiétudes dans la presse, au premier rang desquels Laurent Grandsimon, président du PNP et maire de Luz-Saint-Sauveur, suivi par d’autres élus et représentants locaux du SNE-FSU, syndicat national des personnels de l’environnement. Des inquiétudes largement partagées dans les 10 autres parcs nationaux de métropole et d’outre-mer.

Entre tensions et arbitrages budgétaires…

Depuis 2011, 16 postes auraient été supprimés dans les Pyrénées : le parc national ne compterait plus que 70 salariés. Son budget aurait été amputé d’1,3 million d’euros (sur 6), et son organisation aurait déjà été remaniée 3 fois pour faire face. La situation est encore une fois à l’image de celle de l’ensemble des parcs nationaux, qui emploient aujourd’hui un total de 800 agents, soit 50 de moins qu’il y a 8 ans. On rappelle que leurs ressources sont allouées aux parcs nationaux par l’État via le ministère de la transition écologique, lui-même assez fortement contraint par les arbitrages budgétaires de l’Assemblée.

Ce problème de moyens du PNP aurait déjà des effets très concrets, selon les parties prenantes. Les opérations de dénombrement d’espèces comme l’isard, de suivi de reproduction de différentes espèces de rapaces ou tout simplement de surveillance des zones inhabitées auraient largement pâti de la situation. Indirectement, la participation du parc permettait aussi des réalisations comme les fameux atlas communaux de la biodiversité, travaux méticuleux qui ont par exemple été entrepris sur des localités comme Accous, Escot ou Etsaut.

Un onzième parc national créé en novembre…

On rappelle qu’en décembre 2012, avait été approuvée par décret une charte du parc définissant sur 15 ans des objectifs de valorisation du patrimoine naturel, culturel et paysager, ainsi que de soutien à l’économie locale, le tout en respectant les principes du développement durable. Cette charte réunit aujourd’hui autour du PNP de nombreux acteurs locaux, parmi lesquels des particuliers, des associations et pas moins de 65 communes (des zones centrale et périphérique du parc). Communes dont les élus n’auraient pas reçu les compensations attendues, aux dires de Laurent Grandsimon.

Toutes ces inquiétudes semblent s’être récemment renforcées avec la création officielle, le 8 novembre dernier, d’un onzième parc national dit « de forêts » du côté du plateau de Langres et du Châtillonnais, entre Champagne et Bourgogne. Cette création fait suite à celle du parc des Calanques il y a 7 ans. Le tout, on l’a dit, dans un contexte de diminution des effectifs globaux. Si cette nouvelle création de parc, après quelques débats, devrait finalement occasionner celle d’une petite dizaine de nouveaux postes d’agents, cela ne rassure pas vraiment du côté des Pyrénées : à l’échelle nationale, une quarantaine de postes doivent toujours être supprimés d’ici 2022. Ce qui risque de compliquer encore l’équation pyrénéenne…

Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

Photos : page Facebook du Parc national des Pyrénées

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