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    Je dis ça, je dis rien

    Engagez-vous, rengagez-vous, qu’ils disaient…
    laya-avanture
    Ah, l’armée ! Tout un temps, toute une époque, qui nous situent désormais parmi les « vioques », ceux qui ont connu le service militaire, la joie des « appelés », des « réformés P4 », les jours de trou ou de gnouf, et les amours d’un soir, parce que l’uniforme, ça vous posait son homme !

    Parfois la façon de pallier certaines déficiences éducatives, quand la technique du coup de pied au cul servait à réveiller les jeunes, à les obliger au « respect », à vivre en collectivité, à passer leur permis ou à apprendre un métier.

    Dans cette société qui cultive les nostalgies, on y pense. Pas tous les jours, mais on y pense… Il y a autre chose. Le « parler bidasse » que l’Armée de Terre vient de mettre en avant sur son site avec l’article « 10 expressions typiquement militaires ». Où on en apprend des vertes et des pas mûres. Sans rire, rare que les bidasses nous filent une leçon de français, alors on « s’en profite » !

    Se barrer en « Opex »

    En fait, raccourci d’opérations extérieures. Mais pour vous la péter, même si vous allez faire les courses à Mourenx, ça le fait : « Je pars en Opex chez Inter », ça vous classe de suite la nature d’un déplacement et ça fait toujours mieux que de dire que vous allez acheter du pâté chez Momo l’épicier… Ou pas.

    Chouffer, de l’arabe « regarder »

    Les militaires s’en servent pour « surveiller une scène, observer, récolter des informations ». Josiane, elle, s’en sert pour engueuler Jeannot : « T’as fini, ouais, de lui chouffer les nibards ? », mais sur le fond, pourtant, ex caporal, Jeannot s’en sert de façon militaire… Lui aussi, surveille la scène, observe (ah, ça !) et récolte des informations (bonnet A, B, C, D, Y…).

    Les kékés

    Les militaires diront « se planquer dans les kékés », comprendre les fourrés, les buissons. Pas de singulier, les « kékés » n’existent qu’au pluriel. Pas grand-chose à voir avec notre classique et incontournable « Mais t’as fini de faire ton kéké, ouais ! » qui est plutôt une déformation hautement linguistique de « cake ».

    La tarte

    On adore l’origine de « la tarte » puisque, et l’Armée de Terre dans son article le précise, l’expression est originaire du Béarn en Pyrénées-Atlantiques (bahhhh ???!!!), où la tarte est la coiffe traditionnelle des bergers et des guides pyrénéens. Du coup, l’Armée de Terre s’en sert d’emblème pour ses troupes de montagne, après de longues heures de marche, et ne doit pas se confondre avec le béret ou la galette, sous peine de se foutre à dos les chasseurs alpins. Punaise, c’est pas d’la tarte hein, ceux-là !

    Poo !

    On ne connaissait pas, et on va illico l’intégrer à notre vocabulaire. Poo ! signifie « repos ». Donc, patron, quand vous m’entendrez soliloquer « Poo, Poo, Poo, Poo… », ça ne signifie nullement que j’ai une envie pressante, mais plutôt que là, vous poussez le bouchon un peu trop loin côté boulot, d’accodac ?

    Coincer la bulle 

    « Coincer la bulle » nous vient tout droit de l’école militaire de Saint-Cyr au milieu du XXème siècle, pour se reposer. L’expression vient d’une bulle du niveau située sur un mortier d’artillerie. Quand la bulle est entre les deux repères, il peut être utilisé. Moi, mon beauf, c’est plutôt le contraire. Quand il coince la bulle, c’est qu’il a déjà beaucoup trop utilisé son engin, si tu vois ce que je veux dire… Hey, je parle du foie !

    Une bastos

    Une balle de fusil ou de pistolet. Surtout le nom d’un fabricant de cigarettes bon marché algérien. Comme les bastos cigarettes ressemblaient aux cartouches, les militaires stationnés en Afriques du Nord ont utilisé le terme pour parler des « balles » petit à petit. Et puis, ça a quand même autrement de la tronche de dire « Je vais te coller une bastos entre les deux yeux », qu’un pauvre « Fais très attention, je compte jusqu’à trois et ensuite, je m’énerve… ». Enfin, tout ça c’est des effets de style…

    La popote

    La « popote », ou la cantine dans l’argot du 19ème siècle. Désormais, mémé (qui est aussi du 19ème siècle !) fait la popote, et aussitôt on pense davantage blanquette de veau et daube qu’à corned-beef des rations militaires. Tant mieux.

    Le « biffin » fait causer.

    Pour ceux de l’Armée de Terre, il est le soldat d’Infanterie. Pour toutes les autres armes, il désigne le soldat de l’Armée de Terre. Y a des fois où on se rend quand même bien compte que leurs combats sont d’insignifiance, et que ça a dû tomber à un moment où ils « coinçaient la bulle, sans être en Opex, Poo » !

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien, ROMPEZ.

    Gracianne Hastoy

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