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    Publié le Mis à jour le

    Je dis ça

    Un été très... humide...

    Connaissez-vous le défi du « Ice Bucket Challenge » ? Comment ça, non ? Mais vous êtes des has-been, des losers (Mickaël Vendetta, sors de ce corps, et plus vite que ça !), des largués, des nazes...

    En plus, vous vivez certainement dans les hauteurs de l'Himalaya népalais en anachorètes farouches pour avoir échappé au phénomène qui a arrosé l'été de la planète - rien à voir cependant avec le mauvais temps qui a ponctué la pause estivale sur l'hexagone.

    Car…

    Car on oublie trop souvent d'en parler, mais difficile de faire le « buzz » sur cette satanée planète connectée (plus souvent déconnectée des réalités, mais c'est un autre débat). Il y a eu les followers, les twittos, mais ça, c'était avant. Il y a eu le buzz par le selfie, mais c'était au moins il y a trois mois, une mode éphémère autant que monstrueusement égocentrique.

    Mais le buzz n'est pas juste le reflet de la superficialité de notre société, ni la preuve définitive d'ego surdimensionnés en mal de publicité. Cela ne suffit pas.

    Pour bien faire, il faut avoir le buzz utile. Ou humanitaire. Ainsi le IBC ou Ice Bucket Challenge (défi du seau d'eau glacée, pour les francophiles, même si moins glamour dit ainsi) est-il en train de révolutionner la twittosphère pipole ? Un défi à la fois débile et utile.

    Utile parce qu'il permet de parler de la maladie de Charcot, et se propage en solidarité contre cette « salopette ». Débile comme toutes les bonnes causes plébiscitées par la société du moment. Au départ, le IBC a été lancé par des étudiants pour lutter contre la fameuse maladie dite de Charcot, également appelée parfois maladie de Lou Gehrig, s'attaquant méchamment aux neurones et cellules qui contrôlent les muscles dits volontaires. Conduisant hélas encore trop souvent au décès de ceux qui en sont affectés.

    Mais brouuuu, personne de nos jours n'aime à parler de sujets aussi tristes, et morbides (« Qu'est-ce qui lui prend à la Toy ? Même pas capable de nous faire marrer un peu, alors qu'on vient de recevoir les impôts, et qu'on retourne au boulot ? Rem-bour-sez ! »).

    D'où l'initiative des étudiants de sensibiliser à cette maladie tout en rigolant un peu. À la base, prenez un acnéique universitaire, et donnez-lui le choix entre faire un don et se faire renverser un seau rempli d'eau et de glaçons sur la tête. Comme pour un certain réseau social au départ créé pour les étudiants et depuis mondialement démocratisé, c'est un certain Marc Zuckerberg qui aurait lancé le phénomène.

    Il n'en fallait pas davantage pour que les « stars » ou supposées telles se ruent sur la nouvelle façon de faire le buzz, en soignant leur image. Genre : on se mouille pour la bonne cause ! Et comme on est des stars, on fait un don ET on se fait arroser. Le truc, c'est que chaque « mouillé » doit nominer trois prochaines victimes...

    On apprend que Barack Obama a refusé tout net de « mouiller le maillot ». Dommage pour les victimes qu'il aurait pu désigner : ah, Angela Merkel, version tee-shirt moulant-mouillé, ou François Hollande, le poil du torse humide (Hollande, pour qui, un souci ne venant jamais seul, vient d'être nominé au IBC par le prince Albert !), ou Vladimir Poutine, les abdominaux saillants sous une pluie glacée... Note, à bien y réfléchir, on préfère ne pas imaginer.

    Mais bon, voilà une nouvelle façon de tester votre notoriété. Parce qu'on se fiche que vous ayez 2 millions de followers sur Twitter ou de « like » facebookiens, tant que vous n'êtes pas nominé à l'IBC, c'est que vous n'êtes pas célèbre et c'est tout. En tout cas, pas autant que Lady Gaga, Justin Bieber, Eva Longoria ou Ashton Kuchter qui ont, tous, pris soin de se faire filmer ou photographier au moment de se faire arroser. Mouais...

    On peut imaginer les nouveaux buzz de demain :

    - Un uppercut en pleine poire pour lutter contre le virus Ebola (je nomine immédiatement Bachar-el-Assad, Ben Laden (comment ça, mort ?), Muamar Gadafi (ah bon, aussi ? Vous êtes sûrs ?) ,

    - Courir nus dans la neige pour lutter contre le réchauffement climatique et la disparition assurée des ours blancs (je nomine immédiatement le footballeur David Luiz (tant qu'à faire, qu'on se rince l'oeil) manière de voir si ses frisettes résistent au froid, David Beckham manière de vérifier que ses tatouages ne fondent pas comme neige au soleil, c'est de circonstance, et toujours histoire d'en prendre plein les yeux, ainsi que Barack Obama, pas du tout pour se rincer l'oeil - quoique ! - mais parce qu'il ne va tout de même pas se défiler à tous les coups ! Hey, it's very important mister president, the ours-bears représentent a planet emergency.

    Mais oui, you can, i'm sure ! But no, it's not so froid !

    Reste à inventer du buzz utile pour protester contre les Chinois qui sont méchants avec les Tibétains, contre le cancer, contre les Russes qui sont méchants avec les Ukrainiens, les pauvres Syriens, Lybiens, Kurdes, Irakiens, Maliens, Nigériens. Je vous dis qu'on n'a pas fini d'assister à des démonstrations débiles de soutien aux grandes causes.

    Un je-ne-sais-quoi me laisse penser qu'on n'a pas encore assisté au pire... Enfin, moi je dis ça, je dis rien...

    .

    Gracianne Hastoy

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