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    DécryptageLa Catalogne retient son souffle

    Ce jeudi 21 décembre, 5,3 millions d’électeurs vont se prononcer sur l’indépendance ou pas. Le suspens est total, dans une atmosphère terriblement tendue
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    Après la destitution des autorités de cette puissante Communauté autonome par le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy, et l’exil de Carles Puigdemont, le scrutin de jeudi est très attendu. Victoire des indépendantiste ou des défenseurs de l’unité du pays ? Ou alors, région ingouvernable ?

    Carles Puigdemont

    Le vote se déroulera dans les quatre provinces de la Generalidad de Cataluña avec un mode de scrutin proportionnel qui désignera les 135 députés. Sept listes sont en lice.

    Si les sondages donnent les indépendantistes de l’ERC (gauche catalane républicaine) et les unionistes de Ciudadanos au coude à coude (autour de 22%), les autres listes ne sont pas loin. La coalition menée par Carles Puigdemont, Junts per Catalunya, est donnée autour de 17% (en progression ces derniers jours), et le Parti Socialiste de Catalogne autour de 15 %. Viennent ensuite : Catalunya en Comù (le Podemos catalan), soutenu par la maire de Barcelone, le Parti Populaire et les indépendantistes radicaux de la CUP, entre 8% et 6%.

    [caption id="attachment_72382" align="alignleft" width="231"] Inès Arrimadas[/caption]

    Les deux grands camps sont donnés au coude à coude, mais tous les deux en-dessous de la barre des 50% donnant une majorité pour gouverner. Et comme, en plus, il s’agit de coalitions très hétérogènes, la Catalogne pourrait se perdre dans de multiples contradictions.

    Côté nationalistes et indépendantistes, l’ERC et Junts per Catalunya sont loin d’être d’accord sur le rupture avec Madrid. Côté unionistes, la surprise pourrait venir de la jeune (36 ans) et brillante Inès Arrimadas (Ciutadans/ Ciudadanos). Si elle réussit une percée suffisante, elle pourrait rassembler derrière elle tous les « constitutionnalistes ».

    [caption id="attachment_72383" align="alignright" width="235"] Ada Coldau[/caption]

    Enfin, l’influente maire de Barcelone, Ada Coldau (proche de Catalunya en Comù/Podemos) pourrait jouer le rôle d’arbitre.

    Comme on le sait, l’enjeu est majeur pour l’Espagne. D’abord parce que la Catalogne représente 20% du PIB (produit intérieur brut) du pays, mais aussi parce que son indépendance pourrait donner des idées à d’autres Communautés autonomes comme l’Euskadi.

    Hélas, sauf grande surprise dans les urnes, ce jeudi, il faut craindre que la Catalogne continue de s'enfoncer dans un affrontement destructeur entre indépendantistes et unionistes.

     

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