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Courrèges entre dans la galaxie Pinault

La griffe, créée par le célèbre couturier palois, devrait retrouver vie dans le giron d’Artemis, la holding de l’un des ténors du luxe…
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Une résurrection pour une maison de couture bien mal en point. Il est vrai que la trajectoire de Courrèges, depuis une dizaine d’années, n’avait rien de linéaire.

Fondé en 1961 par André et Coqueline, il fait fureur alors avec son style « Space Age Fashion », ses minijupes, minirobes, ses bottes blanches en PVC et bouleverse les codes quelque peu figés de la mode en faisant disparaître les chapeaux et accessoires.

Les stars d’alors, Catherine Deneuve, Brigitte Bardot, Twiggy, Mireille Darc ou Françoise Hardy en raffolent et vont faire la fortune du créateur et de Madame. C’est l’époque de la plénitude.

Mais ce qui est mode se démode. Les comptes, au début des années 2010 sont au rouge, et le couple se voit dans l’obligation de passer la main à deux publicitaires, Jacques Bungert et Frédéric Torloting, qui savent beaucoup de marketing mais pas énormément de falbalas.

Pourtant ils ne manquent pas de créativité, s’entourant d’un duo de designers formé de Sébastien Meyer et Arnaud Vaillant, lançant le numérique, imposant le noir dans les collections et créant un « Atelier Design » permettant de lancer des produits annexes, comme des tabourets dessinés par André Courrèges. Mais le succès tarde à venir ; pire, le groupe affiche en 2017 une perte nette de 18,4 millions d’euros et le tandem quitte l’entreprise en début de cette année, après avoir fermé son usine historique de Pau. On en pleure encore.

Et c’est là qu’intervient la famille Pinault, qui, on ne s’en souvenait guère, possédait 42% de la Maison et augmente sa participation à 100%. Courrèges rejoint donc un groupe possédant avec Kering (ex PPR) des marques emblématiques comme Christie’s, Château Latour, et dans le luxe : Gucci, Yves Saint-Laurent, Boucheron, Balenciaga, Bottega Veneta, Stella McCartney et Alexander McQueen, pour les plus connus.

Soit la seconde entreprise mondiale dans le secteur du luxe, après LVMH et devant le suisse Richemont, avec un chiffre d’affaires de 15,5 milliards d’euros l’an dernier.

Si l’on peut être assuré que la marque va revivre, bénéficiant de la machine de guerre et du savoir-faire d’Artémis, cela ne devrait malheureusement pas faire revenir pour autant la fabrication des modèles sur le site de l’avenue Alfred Nobel. Il faut se faire une raison : c’est reparti pour Courrèges, qui n’aura plus rien de palois… Snif !

 

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