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Edito

La mode des mots... et du complot

Avez-vous relevé la mode des mots ? À chaque période, son mot. À chaque scandale aussi, d'ailleurs.

Par exemple, il fut un temps où le mot "stigmatiser" était devenu incontournable. Pas une intervention de ministre, de sociologue, d'expert, de journaliste sans que soient prononcés les mots "stigmatiser" ou "stigmatisation". Mais la mode en dialectique a les mêmes exigences et dérives que celle appliquée au domaine vestimentaire ou autre : elle est éphémère. Comme si le mot s'usait vite, aussi vite que l'information, aussi vite que l'actualité.

Les scandales des dernières semaines ont mis un nouveau mot en exergue. Ce mot, c'est "complot". Nos élus, de gauche ou de droite, sont tous victimes d'une théorie du complot à leur encontre. Un psychologue affecté à l'étude des discours de nos politiciens en ferait son beurre, assurément, et de là à découvrir que la classe politique tout entière serait atteinte de paranoïa aigue, il n'y a pas loin.

Mais là n'est pas le problème. Quoique... Voyons, vous et moi, quand nous sommes confrontés à un souci professionnel, une accusation - gratuite ou pas -, nous assumons (plus ou moins) mais jamais au grand jamais, nous ne pensons illico à un complot ourdi à notre encontre, pas vrai ? Vous savez pourquoi ? Parce que dans notre monde de modestes gens, le complot existe peu. Mais dans ces hautes sphères de pouvoir, on pratique le complot avec autant de dextérité que le pizzaïolo fait tournoyer sa pâte à pizza dans les airs. Et s'ils y pensent si vite, c'est qu'eux mêmes ont dû en concocter un certain nombre. Moi je dis ça, je dis rien... Mais quand même... Vous allez voir qu'à ce rythme-là, DSK va bientôt revenir, car l'affaire du Sofitel de New York, c'était déjà un complot, non ?

Ah, je retire ce que j'ai dit plus avant. La mode de certains mots dure finalement longtemps. En l'occurrence, le terme de "complot" semble plus éternel qu'éphémère. Dommage...

Gracianne Hastoy

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