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INFLUENZA AVIAIRELe bassin Adour Gascogne retient son souffle

Après les Landes et la Chalosse, l’épyzootie menace sérieusement le Béarn et le Gers. Des centaines de milliers de volailles vont être abattues pour tenter d’enrayer la propagation du virus…
Une cinquantaine de foyers contaminés a été détectée dans la région. Un arrêté a ordonné l’abattage préventif dans 125 communes des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.

Malgré ces mesures, le virus responsable de l’influenza aviaire hautement pathogène de sous-type H5N8, poursuit sa circulation dans l’avifaune et sur des volailles d’élevage, en particulier de palmipèdes. Il faut dire qu’il a atteint des territoires avec une forte densité d’élevages, comme en Chalosse.

Cette lutte contre le virus concerne « l’ensemble des détenteurs d’oiseaux (volailles, oiseaux d’ornement, gibier et faune sauvage captive), les vétérinaires, les laboratoires d’analyses départementaux, les professionnels de l’aviculture, les entreprises d’équarrissage et d’abattage ».

Le Gers, via le Bas-Armagnac, est désormais sous la menace de la grippe aviaire. Une zone de contrôle a été établie pour 36 communes autour d’Eauze et Nogaro.

Marie-Hélène Cazaubon, nouvelle présidente de la Chambre d’agriculture des Landes a tiré la sonnette d’alarme, demandant aux autorités d’accélérer les mesures préventives pour éviter une catastrophe comme pendant deux hiver successifs 2015-2016 puis 2016-2017. Elle demande notamment à l’Etat des moyens supplémentaires et des renforts humains pour procéder aux abattages préventifs et au nettoyage des sites.

L’agricultrice landaise pointe également du doigt l’urgence de mettre en place des indemnisations pour les éleveurs et de les revaloriser pour éviter des drames dans les petites exploitations.

Les deux dernières crises aviaires ont fait de terribles dégâts dans le Sud-Ouest et particulièrement dans le bassin Adour-Gascogne, au cœur même de la production du foie gras. En deux ans, on est passé de 24.000 à 16.500 tonnes en raison des ravages provoqués par le virus H5N1 puis par le H5N8. Cela a été un gros coup dur pour la filière : accouveurs, éleveurs, transformateurs…

Pour rappel, en 2017, la deuxième crise aviaire a généré une perte de 12 millions de canards, parmi lesquels 4,5 ont été abattus dans les foyers de notre région. En tout, 2.000 éleveurs ont été touchés dans le Sud-Ouest et la perte a été évaluée à 350 millions d’euros.

Il faut savoir aussi qu’une fois l’épyzootie enrayée, il faut compter au minimum 4 mois entre le retour des canetons dans les élevages et l’arrivée des produits sur les étals : foie gras, confits, magrets…

L’impact potentiel dans la région est majeur puisque la production de foie gras génère plus de 100.000 emplois directs et indirects.

70% des 20.000 tonnes mises sur le marché chaque année proviennent du Grand Sud-Ouest. Quant à l’élevage de canard, il représente 8% de la production de volailles en France.

Le Sud-Ouest produit 75% du foie gras français, soit un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros. La France est le premier pays exportateur avec près de 5.000 tonnes de foie gras cru et transformé dans le monde entier. La filière contribue à l’excédent de la balance du commerce extérieur français à hauteur de plus de 56 millions d’euros.

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