À l’heure des bons mots et des petites phrases, on aurait tort de sous-estimer le potentiel d’une plaisanterie absurde. Car c’est bien en nourrissant les rubriques « insolite » des grands médias français qu’avec sa boutade, le maire d’Ychoux a pu recruter le trio de médecins qui officiera bientôt dans sa commune. Avant cela, il avait à peu près tout essayé, écrivant en vain aux instances compétentes et sollicitant ses administrés pour créer un bouche à oreille.
Les deux médecins en fonction à Ychoux, qui partiront à la retraite en octobre, seront donc remplacés par 3 nouveaux, dès mai dans le cadre des remplacements, puis en fin d’année en tant que titulaires. L’affaire aurait été conclue avant les fêtes. Le premier de ces 3 nouveaux arrivants, un médecin basé en Belgique, aurait été alerté en lisant le journal pendant ses vacances au Maroc. Les deux autres viendront du Cantal et de Normandie.
Des travaux d’extension…
Quoiqu’il en ait vu d’autres, entre la tempête Klaus et un triste fait divers l’an dernier, l’édile de la commune peut donc respirer : il y a moins de 10 ans, la mairie avait elle-même investi 600.000 euros dans son centre médical. Elle peut désormais envisager plus sereinement ses travaux d’agrandissement. Tout ceci grâce à une petite phrase qui aurait été lâchée à dessein sur la radio locale Fréquence Grands Lacs.
Ce n’était évidemment pas la première fois qu’un élu produisait ce genre d’arrêté. On en avait déjà vu interdisant aux administrés de décéder dans leur commune, comme dernièrement dans l’Oise, à Laigneville, ou en Haute-Garonne, à Cugnaux, la plupart du temps pour des raisons d’espace disponible dans les cimetières. Avant cela, on avait déjà défendu la baignade aux éléphants du côté de Granville (2009), ou encore le survol de Châteauneuf-du-Pape par les ovnis (1954).
La recette était donc éprouvée, et elle a encore fait ses preuves avec… une belle salade landaise. Entre déploiement de la fibre optique, collecte de mégots et… le prochain championnat du monde de ball trap (en août), Ychoux va maintenant pouvoir reprendre une vie normale.
Du côté du Pays de Born, on semble bien conscient que cette affaire savamment orchestrée ressemble à celle du pin qui cache la forêt. D’abord car planait la menace de voir se créer un désert médical de 25 km de rayon au sud de la commune, et ensuite parce qu’il n’est pas certain que l’histoire se serait aussi bien terminée sous d’autres latitudes. Enfin, le problème est toujours loin d’être résolu à l’échelle nationale : pas sûr, d’ailleurs, qu’on n’ait pas un peu grincé des dents du côté du Havre ou d’Aurillac…
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