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    Airbus change de patron avant sa révolution

    Le groupe européen de Toulouse a choisi un Français comme pilote. Outre l’augmentation des ventes d’avion, il devrait basculer de l’industrie vers les services…
    AIRBUS NEO 1
    Guillaume Faury (50 ans) va succéder à Tom Enders à la présidence d’Airbus Group et de ses 130.000 collaborateurs. Le dernier Français à la tête de l’avionneur était le Montalbanais Louis Gallois, jusqu’en 2012.

    Le nouveau patron a fait une carrière brillante au sein du groupe : il a présidé et redressé la branche Airbus Helicopters, en réussissant notamment à ouvrir les portes de la Chine. Puis, Guillaume Faury a pris les commandes d’Airbus aviation commerciale.

    Si cette nomination vise aussi à éteindre les soupçons de corruption qui pèsent sur les dirigeants du groupe, les défis qui attendent le cinquantenaire sont énormes avec des choix stratégiques majeurs à préciser.

    C’est notamment de se positionner au niveau de ce que l’on appelle le « new space ». Une révolution dans la conquête de l’espace qui voit apparaître de nouveaux acteurs aux Etats-Unis (comme Space X), mais aussi en Chine et en Inde.

    Mais, comme l’ont confirmé récemment Airbus et Boeing, le grand défi pour les 20 prochaines années et celui des services. Les deux avionneurs estiment, tout simplement, que le chiffre d’affaires de cette activité pourrait dépasser celui des avions neufs, avec un potentiel de croissance spectaculaire. Ainsi, le groupe américain estime que ce marché pourrait décoller à 9.000 milliards de dollars (oui, vous avez bien lu !) d’ici 2037.

    Cette activité service regroupe, bien entendu, la maintenance, la réparation et l’optimisation, mais aussi l'aménagement des cabines, la transformation des appareils (par exemple, d’avions de ligne en avions-cargos). Les avionneurs vont aussi s’attaquer à la formation des équipages et des mécaniciens.

    Autre perspective intéressante, l'exploitation des données techniques des vols. Airbus a ainsi lancé la plateforme Skywise, en collaboration avec l’américain Palantir, un spécialiste de la question. Aujourd’hui, près de 3.000 avions, d’une vingtaine de compagnies aériennes, sont connectés à ce dispositif innovant.

    Skywise permet de mieux gérer la performance des avions connectés, et par là-même d’améliorer leur exploitation. Ce qui peut se traduire par des gains précieux : diminution sensible des incidents pouvant clouer au sol des avions, et réduction de la consommation de carburant.

    Avec l’intelligence artificielle et la puissance de traitement de plusieurs dizaines de milliers de données, Airbus est entré dans l’ère de la maintenance prédictive.

     

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