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Aerospace Valley encourage les initiatives

Le pôle de compétitivité a lancé une plateforme de mise en relation d’initiatives industrielles et invité ses adhérents à s’unir pour participer aux appels à projets en cours...
AEROPOLIS 2
Avec la crise actuelle, l’inquiétude plane au-dessus de la filière aéronautique. Patrick Désiré, le DG du pôle de compétitivité Aerospace Valley, a livré la semaine dernière une intéressante analyse de la situation dans les colonnes de notre confrère Sud-Ouest.

Ce n’est plus un secret : l’activité de la filière aéronautique va connaître un gros coup de frein cette année. Au sein du pôle de compétitivité Aerospace Valley, qui compte 550 PME adhérentes des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine et plus de 800 membres, on est plutôt bien placé pour mesurer les effets immédiats de la crise en cours.

La moitié des entreprises du pôle a déjà recours au chômage partiel. La plupart est ou sera affectée par des problèmes de trésorerie. Assez logique, quand on sait par exemple que 80% des entreprises d’Aerospace Valley comptent moins de 50 salariés.

Le diagnostic était déjà plus ou moins posé : les compagnies aériennes toussent, Airbus ralentit sa production et toute la filière éternue. Le choc est d’autant plus difficile à encaisser que sur fond d’augmentation continue du trafic aérien mondial, les sous-traitants s’étaient alignés sur la montée en cadence de l’avionneur. Les pièces en stock ont donc eu tendance à s’accumuler.

La diversification, avenir de la filière ?

Patrick Désiré, DG d’Aerospace Valley, a soulevé dans la presse un autre point intéressant, affirmant que les adhérents engagés dans la conception de pièces souffriraient moins que les fabricants sur plans. Ce qui tendrait à montrer que les efforts entrepris ces dernières années par nombre de sous-traitants pour étendre le champ de leurs prestations à la conception leur permet de mieux résister aujourd’hui.

Bien entendu, la reprise de la filière dépendra de celle du trafic aérien. Or on voit bien que celui-ci ne retrouvera pas de sitôt son niveau d’avant la crise. Il y aura d’abord une lente réouverture des aéroports, et le retour des vols européens et internationaux ne sera pas pour tout de suite.

Le DG du pôle de compétitivité prédit en parallèle un lent retour des passagers et touristes dans les avions. Un constat aussi valable pour les voyages d’affaires, auxquels seront préférés les réunions par visioconférence, pour des raisons à la fois financières et sanitaires.

Il faudra également tabler sur une prédominance de la problématique écologique dans les prochains mois. Cela ne jouera pas en faveur du transport aérien, même si le dirigeant a rappelé qu’il ne représentait que 3% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, contestant un « aéro-bashing » jugé exagéré.

Dans la filière aéronautique, on savait déjà que le futur passerait par des avions plus propres. Les grands donneurs d’ordres et équipementiers du secteur sont ainsi engagés depuis de nombreuses années dans l’important programme européen Clean Sky. Le pôle Aerospace Valley accompagne d’ailleurs les entreprises désireuses d’y participer.

Pour la période 2014-2020, 4 milliards ont été investis dans la recherche de solutions plus écologiques, pour moitié par la Commission européenne. On peut également citer le récent exemple du lancement d’un projet de filière biocarburants régionale, à l’initiative de Safran Helicopter Engines, d’Euralis, d’Aerospace Valley et d’autres. Lire notre article – cliquez ici

Mais bien sûr, il faudra sans doute aller plus loin, et laisser du temps au temps pour que les grands projets se concrétisent, vraisemblablement à partir de 2030.

Une plateforme de mise en relation…

En attendant, Aerospace Valley commence à encourager les entreprises à identifier de nouvelles opportunités de diversification, y compris en dehors de la filière aéronautique, afin de réduire leur dépendance à celui-ci. Nombre d’entre elles disposent de savoir-faire largement exploitables dans de nouveaux champs d’activité.

Il est également envisageable qu’elles bénéficient à moyen terme d’un mouvement de relocalisation : la crise a mis en lumière la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et d’un modèle basé sur une internationalisation massive des parcs de fournisseurs. Il n’y aura peut-être pas de chamboulement profond, mais il y aura certainement des opportunités.

Début avril, Aerospace Valley a lancé une plateforme de mise en relation pour ses adhérents, invités à se regrouper pour lancer des initiatives industrielles et participer aux programmes de recherche et aux appels à projets en cours, en particulier ceux liés à la lutte contre le covid-19, qui peuvent ouvrir des possibilités de financement.

Le pôle vient de plus de relayer un appel à manifestation d’intérêt du cluster d'innovation défense « CI-AILE », qui touche à une douzaine de « besoins exprimés par des unités du Ministère des Armées dans le domaine de l'aéromobilité ».

Enfin, Patrick Désiré a plaidé pour la nécessité d’un plan de relance de la filière en sortie de crise, rappelant que 160.000 emplois étaient en jeu dans nos régions (avec un fort enjeu de préservation de compétences souvent recherchées), et que les acteurs du secteur devaient poursuivre leurs efforts en matière de digitalisation.

Informations sur le site internet – cliquez ici

Pour lire notre article récent sur la crise du secteur aérien, c’est ici

Pour les chiffres-clés de l’aéronautique dans le grand Sud-Ouest – cliquez ici

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