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HAUTES-PYRENEESRencontre avec Brice Blondel

Le préfet fait le point et présente ses axes de travail pour assurer un déconfinement réussi et une reprise des activités touristiques la plus responsable possible…
PREFET 65 1
Comme les autres départements du bassin Adour Gascogne, les Hautes-Pyrénées ont été relativement épargnées par le coronavirus. Tour d’horizon avec Brice Blondel, préfet du département.

Quelle est la situation sanitaire dans les Hautes-Pyrénées ?

Brice Blondel - La situation est relativement stable. On comptabilise 57 personnes hospitalisées, dont 3 en réanimation et 53 décès liés au virus depuis le début du confinement (24 à l’hôpital et 28 en Ehpad). Le point positif est que davantage de personnes testées positive au coronavirus se rétablissent et sortent de l’hôpital. Grâce au confinement, nous avons pu éviter le pic de l’épidémie.

Quelle est la situation dans les centres hospitaliers ?

B. B. - Il y a eu de fortes tensions, mais pas de rupture. La distribution des d’équipements de protection individuels (EPI) a permis aux personnels soignants de se protéger. Cependant, il ne faut pas négliger la fatigue et le stress qu’ils ont accumulé pendant cette période. Aujourd’hui, la prise en charge des patients est maîtrisée.

Dans l’ensemble, les citoyens ont respecté les règles du confinement…

B. B. - En effet, les consignes du confinement ont été bien respectées par les citoyens des Hautes-Pyrénées : sur les 90.000 contrôles effectués depuis le 16 mars, nous avons enregistré 2.800 verbalisations. Autrement dit, 3% des contrôles opérés par les forces de l’ordres ont conduit à une amende.

Quels sont les points clé de la réussite du déconfinement ici ?

B. B. - Ils sont au nombre de 4. Premièrement, le déconfinement doit être impérativement progressif : l’intégration des gestes barrières dans le quotidien des citoyens nous permettra de maîtriser le risque sanitaire. Il faut prendre conscience que le risque d’une deuxième vague est important, donc reprendre les anciennes habitudes n’est pas envisageable. Le 2 juin, une étude sera réalisée pour évaluer la situation et agir en conséquence. Par ailleurs, la réussite du déconfinement passe également par la mise à disposition de protections : nous avons reçu près de 100.000 masques et nous les avons distribué durant le week-end aux collectivités et aux entreprises des Hautes-Pyrénées. Troisième point essentiel : le dépistage et la mise en quarantaine des personnes contaminées pour éviter la propagation du coronavirus. Une cellule d’écoute va être mise en place afin d’évaluer les besoins des personnes confinées, qu’ils soient éducatifs, financiers ou psychologiques. Enfin, le mot-clé du déconfinement est le collectif : si nous œuvrons ensemble, nous pourrons dépasser cette situation.

Quelles sont les principales mesures d'accompagnement prévues pour aider les entreprises à relancer leur activité ?

B. B. - Les Hautes-Pyrénées participent au fonds de solidarité mis en place par le gouvernement pour répondre aux besoins immédiats des chefs d’entreprise. 250.000 demandes ont été effectués par des entrepreneurs du département pour bénéficier du fonds de solidarité. De plus, nous travaillons avec les établissements bancaires pour aider les entrepreneurs impactés par la crise sanitaire et économique. Ainsi, 95 millions d’euros de prêts bancaires ont été garantis par l’Etat et nous avons enregistré près de 1.700 demandes de report d’échéance bancaires dans les Hautes-Pyrénées. Le gouvernement a également créé des fiches métiers pour aider les entreprises à s’adapter à la situation et à relancer leur activité. Les collectivités locales ont un rôle important auprès des entrepreneurs, nous devons les soutenir et les aider à aller de l’avant.

Pensez-vous possible de sauver, au moins en partie, la saison touristique ? De quelle manière ?

B. B. - Il faut savoir que, dans le département, un tiers de la production de richesse est liée au tourisme. C’est d’ailleurs l’un des secteurs massivement touchés par la crise actuelle. Tout dépendra de la situation au 2 juin, mais je pense que nous pourrons compter sur les touristes de la région. Nous avons engagé des discussions avec les acteurs concernés pour trouver des pistes et reconstruire l’image du tourisme local. Il faudra toutefois rester vigilent sur l’évolution de la situation et les activités de montagnes devront être faites de manière responsable.

Lourdes est très impactée. Qu’en est-il au niveau du Sanctuaire ?

B. B. - C’est un enjeu essentiel puisque la ville est un lieu de pèlerinage international et compte beaucoup sur ce type de tourisme. Rouvrir complètement le Sanctuaire est primordial, mais il faut le faire progressivement : la réouverture pourrait être rapide. Mais dans la situation actuelle, les événements rassemblant des milliers de personnes n’auront pas lieu avant septembre. Nous connaissons les équipes du Sanctuaire et nous savons qu’elles peuvent organiser leur activité de manière responsable.

Comment participez-vous à la mobilisation des forces vives du département ?

B. B. - C’est difficile, mais essentiel. J’ai des rendez-vous réguliers avec les élus ainsi qu’avec les présidents des chambres consulaires. Ils me font remonter les problèmes qu’ils rencontrent et, ensemble, nous cherchons des solutions adaptées. A partir de cette semaine, une nouvelle instance va voir le jour : le COLLEC (pour Comité local de levée du confinement). Il rassemblera des élus des Hautes-Pyrénées et associera des organisations syndicales et des acteurs économiques du territoire afin d’organiser la suite des événements.

Quelle est la principale mission du préfet dans cette période exceptionnelle ?

B. B. - Le préfet doit être capable d’agir rapidement et gérer les situations complexes. Pour moi, l’Etat et les élus sont la colonne vertébrale de la France. Donc, nous devons mobiliser toutes nos compétences pour rassurer les citoyens, organiser les équipes d’intervention et maintenir l’ordre. Nous devons également prendre des décisions sur les affaires courantes, à l’instar du maintien des marchés locaux. Notre mission est d’accompagner et de soutenir, pour ne laisser personne sur le bas-côté.

Quel message aimeriez-vous transmettre aux Bigourdans ?

B. B. - Tout d’abord, j’aimerais les remercier, pour leur civisme et leur engagement durant cette période difficile. Ils ont fait preuve d’inventivité, de générosité pour aider les autres et de patience. Mais attention, nous ne sommes pas sortis du tunnel. Chacun d’entre-nous doit intégrer les gestes barrières à son quotidien pour se protéger et protéger les autres. Enfin, je veux porter un message d’espoir aux acteurs du territoire qui ont de l’audace, de l’imagination, du savoir-faire et l’envie d’entreprendre. Ces valeurs seront des ressources essentielles pour construire l’avenir des Hautes-Pyrénées.

Pour accéder aux fiches métiers du Ministère du Travail, cliquez ici

Plus d’information sur le site de la Préfecture des Hautes-Pyrénées, cliquez ici

 

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