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Pastorale urbaine

Le Temps des cerises s’installe à Barakaldo
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Bon d’accord. Barakaldo, il faut y aller, c’est pas la porte à côté. On résume : frontière, autoroute, péages, bonjours Bilbao, au revoir Bilbao, et là, juste derrière, on stoppe. On se gare. On y est. Barakaldo City.

Euh, pour quoi y faire, siouplait, parce que le lieu n’est pas vraiment folichon ? Réponse culturelle, qui clôt le bec : pour assister à la dernière représentation d’une  « pastorale urbaine » dénommée « Le temps des cerises ». Hein, ça c’est un argument !

Ce qu’il faut savoir…

cerises1Si vous faites le voyage le 7 février prochain, sachez que la pièce n’a aucun rapport, mais alors aucun, avec le communard Jean-Baptiste Clément, qui dédia les paroles de sa chanson à une jolie brancardière morte sur les barricades.

Ici, pas d’évocation de la Semaine sanglante de 1871, mais bien celle de l’histoire des luttes des Forges de l’Adour, racontée en basque sous forme théâtrale. Inédit, prenant et même surprenant.

Le livret est dû à la confirmée Itxaro Borda, écrivain de langue basque, originaire d’Orègue, qui intitule sa pièce « Gerezien denbora », exacte traduction du Temps des cerises, transposé ici dans l’univers de l’industrie lourde, celui des Forges, où travaillaient au siècle dernier 2.155 ouvriers sur les laminoirs, d’où sortaient les rails de chemin de fer.

cerises4L’occasion cent ans plus tard de retracer la mémoire des luttes, la souffrance et la solidarité, scénarisées par le souletin Beñat Axiary et qui verra monter sur scène une centaine de personnes, acteurs, danseurs, musiciens, choristes et même… âne et brebis.

Face à un tel thème, on pense bien sûr à Germinal, aux conditions de travail inhumaines des mines de Montsou ; la différence est que Toussaint Maheu, l’ouvrier, avait été tué, tandis qu’aux Forges, on se contentait de faire suer le travailleur et le licencier.

cerises2Car tant à Tarnos qu’au Boucau, les Forges sont également toutes puissantes, possédant leur cité, leur chapelle, leurs écoles, leurs horaires ahurissants et leurs petits chefs. L’œuvre de Zola et, modestement, celle de Borda soulèvent un espoir prolétarien : qu’un jour, les ouvriers vaincront l’injustice. Comme disait l’autre, vaste sujet !

Prolétaire, patron suceur de la sueur du peuple, exploité, exploiteur, travailleur, travailleuse, mon général, ma sœur, toi qui adores les grandes fresques ouvrières, tu seras le bienvenu le 7 février, à Barakaldo. Frontière, autoroute, péages…

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