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Fin de partie pour la pêche sur le port de Bayonne

Le tribunal administratif de Pau a récemment confirmé une interdiction entre le pont Grenet et l’embouchure de l’Adour, à la satisfaction des associations environnementales...
CELSA PORT BAYONNE
Les conclusions du rapporteur public exprimées le 13 juin auront donc été suivies, et il est désormais « prescrit aux préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Landes de mettre en œuvre leur pouvoir de police pour obtenir que la pêche sans autorisation dans le port de Bayonne cesse ».

Jusqu’ici, en dépit d’une interdiction inscrite au code des transports et à laquelle Bayonne ne dérogeait pas, une vingtaine de pêcheurs professionnels installaient encore leurs filets dérivants entre le pont Henri Grenet et l’embouchure de l’Adour, tandis que les amateurs pouvaient également s’adonner sur place à ce loisir. Mais le tribunal administratif de Pau exige aujourd’hui des préfectures qu’elles fassent respecter cette disposition dans les 6 mois.

D’après les associations environnementales plaignantes (Salmo Tierra et les Sepanso 40 et 64), la pêche professionnelle réaliserait 1.500 à 2.000 prises de saumons par an sur la zone, et plus de 80 % des prises dans l’Adour. Pour Michel Rodes, de la Sepanso 64, « la satisfaction est totale » devant ce jugement, qui pointe du doigt de façon claire une carence de l’État dans sa mission de faire respecter la loi, alors que ledit code des transports était « violé quotidiennement sous les fenêtres de la sous-préfecture ». Au passage, lesdites associations récoltent une somme totale de 1.200 euros.

Les associations restent vigilantes…

On se souvient que fin mai, les fédérations de pêche du Gave d’Oloron et des Hautes-Pyrénées avaient appelé à manifester sur le parking de la patinoire d’Anglet : « Aujourd'hui, quelques pêcheurs professionnels en mer et dans les estuaires massacrent le travail de repeuplement en saumons fait depuis 30 ans et supporté financièrement par les quelques 34.800 pêcheurs de rivière du 64 et du 65 », avaient-elles alors expliqué, évoquant une situation incompréhensible et inacceptable. Le rapporteur public s’était montré du même avis le 13 juin dernier.

Après ce jugement, les saumons, qui naissent en amont du fleuve et reviennent s’y reproduire après avoir grandi dans l’océan, ne devraient donc plus être l’objet d’une pêche illégale sur la zone du port.

Les pêcheurs professionnels, eux, se sont dits tout à fait disposés à respecter la loi dans les délais prescrits, et poseront désormais leurs filets en amont du pont Henri Grenet. Ils œuvreront maintenant plus loin, mais toujours sous l’étroite surveillance des mêmes associations : « Nous aurons une vigilance particulière entre le pont Grenet et Urt, qui est encore domaine maritime, mais aussi au-dessus de Urt, qui est du domaine fluvial. Nous allons mettre en place des moyens non pas d’hyper-contrôle, mais de vigilance, pour bien vérifier que la loi est respectée sur la taille des filets, sur la distance entre les filets et sur les prises qui sont effectuées », a détaillé Antoine Domenech, président de Salmo Tierra.

Pour ces associations, l’objectif serait maintenant d’essayer d’étendre l’interdiction sur toute la longueur du fleuve et à proximité des côtes.

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