Ne prenez pas cet air dégoûté, la sangsue est une véritable solution médicale qui pourrait bien vous sauver. Cela s’appelle l’hirudothérapie (pour faire riche dans les dîners mondains).
Si l’acupuncture utilise des aiguilles pour apporter plus de sang sur une zone, les sangsues font rigoureusement la même chose, guérison au bout, car la saignée est dépurative, décongestionnante, antiphlogistique et même relaxante. Un flux lymphatique augmenté, les globules sanguins stimulés.
En fait, lorsque les sangsues mordent, elles créent un tunnel vers le système lymphatique qui permet d’en éliminer les toxines, et comme la sangsue pompe de 10 à 20 ml de sang entre 20 et 120 minutes, ce qui se prolonge ensuite pour le patient, on comprend vite le « nettoyage » que cela induit pour l’organisme. Le plus intéressant étant que le « soin » vient surtout de la salive de la sangsue injectée.
Rien de nouveau sous le soleil, il y a bien des siècles que la sangsue était utilisée pour soigner, nous direz-vous. Sauf que… A Pouydesseaux, dans les Landes, au Centre Jean Rostand, c’est un véritable laboratoire qui existe. Ou comme on dit « une usine à enzymes » (répéter plusieurs fois, de plus en plus vite, devrait vous économiser une séance ou deux chez l’orthophoniste !).
Ici, la biologie d’eau douce veille à la conservation de la faune et de la flore, avec un véritable travail didactique (diaporamas, films, visites) à destination des visiteurs, pour admirer également les batraciens. Au milieu des aulnes et des fougères royales, s’ébattent les crapauds et les martins-pêcheurs, les tritons marbrés et les hérons cendrés, mais surtout les grenouilles vertes et les curatives sangsues.
Pourquoi Jean Rostand, au fait ? Parce qu’il l’avait dit en son temps : « Donner aux jeunes le goût des sciences naturelles et éveiller en eux la conscience écologique. » En plein dans le mille. Et « sangsue », c’est pas cher. Ok, on sort…
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