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    Grains de Sable

    Méga teuf

    Il y a des jours comme ça, on ne sait pas pourquoi, mais on a l’impression soudain, du lever au coucher, de ne plus exister pour personne. C’est en général ces jours là que le téléphone choisit de ne pas sonner. Enfin pas tout à fait, car ces jours là, il y a toujours des gens pour qui on continue d’exister.

    C’est le jour où Orange appelle pour savoir si par hasard on ne souhaiterait pas changer de forfait alors qu’on est justement en train de se demander pourquoi on garde un téléphone. C’est le jour où dans la boîte aux lettres on trouvera du courrier comme on aime : l’Ursaff, les Impôts, et le découvert bancaire, prouvant, je vous le disais, qu’on est des ingrats et que plein de gens pensent à nous. Dieu y pense aussi, mais Dieu est loin et on a beau pointer vers le Ciel l’index façon ET en disant « maison », on n’a pas le doigt assez long pour toucher comme sur le plafond de la Sixtine, l’index de Dieu tout là-haut.

    Et puis il y a les jours d’exception où tout à coup parce qu’il nous arrive quelque chose d’inhabituel, heureux ou dramatique d’ailleurs, mais comme on dit dans les médias, un évènement qu’il faut couvrir,  on découvre qu’on ne le savait peut-être pas, mais que finalement, on existe. Il y a même des gens qui nous aime, ce qui est fou quand on y pense.

    On se croit tout seul dans sa petite personne et on se rend compte qu’on ne l’est pas. Ca s’appelle l’amitié et c’est du bonheur en barre. On découvre par la même occasion que tous nous sommes pareils, frères de solitude et trop pudiques pour dire à notre prochain qu’on l’aime, ce qui est idiot quand on y pense puisque tous, nous finirons notre vie au même endroit, je veux parler du Ciel bien sûr.

    Et là-haut nous serons tous mélangés, pour une méga teuf sans fin, ce qui me fait penser qu’on pourrait déjà commencer ici bas histoire de se mettre dans l’ambiance Paradis (pas celui du Foirail, le vrai).

    Alors je dédie ce billet à tous ceux à qui nous ne savons pas dire que nous les aimons, à tous ceux dont nous ne prenons jamais de nouvelles parce qu’ils ont l’air d’aller si bien qu’ils n’ont pas besoin de nous. C’est juste parfois parce qu’ils jouent la politesse et gardent pour eux leur tristesse.

    Merci à ceux, hors Sécu, impôts et banque, qui les jours gris ont par hasard l’idée de prendre de nos nouvelles. A nous aussi de créer le lien entre êtres humains car il paraît que la Paix, c’est là qu’elle commence, dans la fraternité.

    Pasquine de l'Islet

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