Abonnez-vous
    Publié le

    DécryptageLa « cyber-menace » plane sur l’Europe avant les élections

    Microsoft a publié en février un billet de blog pointant du doigt une recrudescence des attaques contre différents think tanks et institutions démocratiques du vieux continent…
    CYBER SECURITE 2
    On ne peut plus le nier : les échéances démocratiques du monde occidental se jouent désormais aussi sur le terrain de l’informatique et de l’internet. On l’a vu lors des dernières élections présidentielles américaine et française. Et le risque semble s’accroître à quelques mois des Européennes.

    Tom Burt, vice-président de Microsoft en charge de la sécurité, l’a rappelé dans un long billet publié récemment sur un blog officiel de Microsoft : « Nous avons tous constaté des opérations de hacking et des attaques de désinformation pendant la campagne présidentielle française de 2017, et les dirigeants européens ont récemment prévenu que ces attaques allaient se poursuivre à travers l’Europe en 2019 ».

    Au-delà de faire la promotion du service de défense électorale « AccountGuard » du géant américain, le cadre a fait état d’une recrudescence, ces derniers mois, des attaques visant des institutions démocratiques européennes, des centres de réflexion et des ONG. Il cite l’exemple du German Marshall Fund, de l'institut Aspen et du centre allemand de politique étrangère.

    Sans surprise, la Russie est indirectement pointée du doigt à travers un ou des groupe(s) de hackers appelé(s) « Strontium », « Fancy Bear », « APT28 » ou encore « Sofacy ». Tom Burt évoque notamment le piratage de 104 comptes d’employés d’organisations non-gouvernementales ou de membres de cercles de réflexion localisés en Belgique, en France, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie et en Serbie. Pour le vice-président de Microsoft, « ces attaques récentes, qui s’ajoutent à celles dénoncées l’an dernier, valident les avertissements des dirigeants européens à propos du niveau de menace auquel il faudra s’attendre en Europe cette année ».

    Les armées recrutent un millier de cyber-experts…

    Florence Parly, ministre des Armées - Photo B. Besnard ECPAD

    On se souvient notamment que l’été dernier, Microsoft avait exécuté une ordonnance judiciaire demandant une reprise de contrôle de 6 domaines Internet associés audit groupe « Strontium », considéré outre-Atlantique comme proche du renseignement militaire russe. Ces domaines imitaient des sites politiques américains et les hackers s’en servaient pour capturer les données personnelles des internautes. À l’instar des États-Unis, les Australiens et les Britanniques voient, derrière ces diverses activités malveillantes, une implication du Kremlin, qui nie être à la manœuvre.

    Alors qu’outre les Européennes, des échéances électorales sont aussi prévues cette année en Ukraine, en Estonie, en Finlande et en Slovaquie, le ministère français des Armées, par la voix de Florence Parly, a annoncé en janvier que sa loi de programmation militaire 2019-2025 prévoyait 1,6 milliard d’euros de dépenses consacrées à la cyberdéfense, ainsi que le recrutement d’un millier de « cybercombattants » supplémentaires, lesquels porteront donc l’effectif global à 4.000 personnes d’ici sept ans. Une nouvelle preuve que les réseaux sont bel et bien un nouveau genre de champ de bataille, et que les guerres de demain se feront aussi par écrans interposés…

     

    Commentaires


    Réagissez à cet article

    Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire

    À lire aussi