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    Les dits du vendredi

    Roue libre… Les mots de Christian Laborde
    Flocons de poésie à Saint-Lary-Soulan avec Christian Laborde
    Pau, j’enfourche mon Giant Argento et file saluer, sur le boulevard, les Pyrénées chères à Paul-Jean Toulet : D’une amitié passionnée     Vous me parlez encor, Azur, aérien décor,     Montagne Pyrénée

    Le revêtement clair de la piste cyclable du Boulevard sied à mes roues. Il pourrait être vert tant il tient du  billard.

    Les panneaux que je préfère à Pau sont les « Sens interdit » couplés à une plaque rectangulaire  portant la mention « Sauf cyclistes ». 4 ×4 disparus, je continue, et la  mention « Sauf cyclistes » est encore dans mon esprit lorsque le feu passe au rouge.

    Je vais où mon vélo me mène, Toulet est toujours là. Quel musicien, Paul-Jean! Son regard se pose, le son naît  aussitôt :

    Au détour de la rue étroite

          S’ouvre l’ombre et la cour

    Où Diane en plâtre, et qui court

          N’a que la jambe droite.

     *     *     *

    Pau, le soleil sort, les gens aussi. Allées de Morlaàs, aux  joggers matinaux succèdent les retraités puis, aux retraités, un peu avant midi, les Food–trucks. L’un d’eux s’appelle « Au P’tit risotto ». Des employés de bureau, sortis des rues voisines,  arrivent, s’agglutinent devant les camions. Tous repartent avec un sac en papier kraft, et vont s’asseoir sur les bancs où le soleil les attend puis déjeune avec eux. Déjeuner sur un banc, ce n’est en rien déjeuner sur le pouce comme nous y contraint la société productiviste. Déjeuner sur un banc au soleil, en mars, à Pau, c’est pique-niquer avant l’été.

     *     *     *

    Les animaux sont comme nous : sensibles et intelligents. Mais eux sont désarmés, sans défense, à notre merci. Protégeons-les et nous restons des hommes. Maltraitons-les et nous cessons de l’être.

     *     *     *

    Dialogue

    Daumier : Il faut savoir vivre avec son temps...

    Ingres : Et si le temps a tort ?

     *     *     *

    Les mots disparaissent, les acronymes prennent leur place et celle des onomatopées. Ainsi est-on passé de ce bon vieux Teuf-teuf à l’effrayant TAFTA. TAFTA est l’acronyme de TransAtlantic Free Trade  Agreement. Ce qui, en français, donne : Traité de libre-échange transatlantique). Sur TAFTA, je fabrique illico swingo l’adjectif qu’il convient : taftaïen. Nous entrons bel et bien  dans un monde taftaïen.

    Christian Laborde

    
www.christianlaborde.com

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