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DEMAINTous les évènements populaires interdits ?

Pendant 18 mois, les fêtes, les festivals, les concerts et les matches pourraient n’être autorisés qu’à huis clos ou presque. Le temps de disposer d’un vaccin contre le covid-19. Une véritable bombe…
C’est le docteur Ezekiel J. Emanuel, directeur du Healthcare Transformation Institute de l’Université de Pennsylvanie, qui a mis sur la table cette perspective pessimiste et inquiétante.

Le débat reste ouvert car, heureusement, des évolutions positives restent possibles. Il est trop tôt pour avoir des certitudes sur l’avenir de ce coronavirus 2019 qui continue à être très actif dans le monde entier, même si certains pays ont réussi à endiguer l’épidémie.

Tout le monde espère qu’avec l’approche de l’été, le covid-19 perde de sa fougue voire s’éteigne. Mais, restera l’inquiétude d’un rebond dans quelques mois. On peut penser également que, par précaution, plusieurs pays seront tentés de garder leurs frontières fermées.

Le Dr Ezekiel J. Emanuel, qui est aussi conseiller auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a donc préconisé que le redémarrage de l’économie se fasse progressivement, étape par étape, et que les rassemblements de populations à l’occasion d’évènements culturels ou sportifs ne devront être autorisés qu’une fois la pandémie sous contrôle.

« Vous ne pouvez pas simplement actionner un interrupteur et ouvrir l’ensemble de la société. Ça ne marchera tout simplement pas. Le virus reviendra certainement à un niveau encore pire. Pour les grands rassemblements, lorsque les gens disent qu’ils vont reporter pour octobre 2020, je ne sais même pas comment ils peuvent penser que c’est une possibilité plausible. Je pense que ces choses seront les dernières à revenir. En réalité, nous parlons de l’automne 2021 au plus tôt. »

Cette vision pessimiste n’est pas une position officielle. Pour l’OMS, la prudence est de mise : « étant donné que chaque rassemblement international de masse est différent, les facteurs à considérer pour déterminer si l’événement doit être annulé peuvent également différer ».

Quant au professeur Djilali Annane, chef de réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches, il met en garde : « Dans ces événements, il est impossible de faire respecter les gestes barrière et de maintenir la distanciation sociale. Il y a de la convivialité, de la proximité, et un nombre très important de personnes en contact les uns avec les autres. Il est donc illusoire d’imaginer un événement de ce type-là où les gens seraient tous espacés de 1,50 m et porteraient tous des masques dans de bonnes conditions sanitaires. »

« Je ne crois pas qu’on soit en mesure de contrôler suffisamment bien la levée de confinement à une telle échéance sans risquer une résurgence de l’épidémie. On ne pourra être complètement libéré que quand on aura un vaccin. Or, le vaccin, on ne l’aura probablement pas avant le second trimestre 2021. D’ici là, honnêtement, organiser des matchs de foot ou des festivals avec des dizaines de milliers de spectateurs me paraît complètement déraisonnable. »

e son côté, Gerald Haug, président de l’Académie des Sciences en Allemagne) reconnaît qu’il y a des évaluations « plus optimistes que d’autres ». Il conseille cependant d’interdire l’accès aux salles de concerts et aux festivals jusqu’à nouvel ordre, voire pendant encore 18 mois (le délai attendu pour mettre au point et valider un vaccin).

D’autres sont moins pessimistes, mais la plupart s’accorde, comme Odile Launay, infectiologue et responsable du centre de vaccinologie de l’hôpital Cochin à Paris, sur un point : « il faut se préparer à une vie différente de celle d’avant après la levée du confinement, avec des manifestations festives ou sportives organisées de manière totalement nouvelles. »

On imagine à quel point ce scénario pessimiste (trop ?) serait une catastrophe pour les organisateurs de spectacles, fêtes et festivals, mais aussi pour les clubs de rugby, de football, de basket…

Cela signifierait que les fêtes comme celles de Mont-de-Marsan, Bayonne et Dax ne pourront pas être reportées à la rentrée ; de même pour Jazz in Marciac, Equestria, Tempo Latino, Luxey... Cela signifierait aussi que la prochaine saison de rugby (Top 14 et Pro D2), de foot (Ligue 1 et Ligue 2), de basket, de hand devrait se dérouler sans public, ou presque. Impensable !

Souhaitons qu’on ne soit pas obligé d’en arriver là.

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