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    Je dis ça, je dis rien

    Traité d’usage commun et philosophique de la raclette
    laya-avanture

    C’est l’hiver, il fait froid, notre corps exige des aliments roboratifs, type tartiflette ou fondue, voire raclette. Stopppppppppppppppp. Vous avez dit raclette ? Oui, ok, c’est bon de la raclette, mais avant d’aller se ravitailler en salami, mortadelle, bacon et autres aliments légers, on a vraiment besoin qu’on nous réponde fermement à certaines interrogations métaphysiques et philosophiques qui nous grignotent le neurone.

    Car on ne le sait pas assez (nous y remédions, nous y remédions) mais il faut voir le nombre de débats soulevés par la raclette. Ah bon, vous l’ignoriez ? Vous pourrez répondre sans mal, alors… On ne sera pas trop de votre intelligence pour en venir à bout, merci d’avance.

    Quel est le bon nombre de convives pour une raclette ?

    Un, ça le fait pas. C’est déprimant une raclette, seule ou seul, devant sa télé. Même s’il n’y a personne ensuite pour brailler qu’on se tient une haleine de chacal, ça ne marche pas.

    Deux, bof, tant qu’à être Toto et Lolo, autant se faire une fondue, c’est mieux.

    Quatre ? Mouais… Une étude approfondie des soixante branleu…. Euh, journalistes de la Rédaction aboutit à la conclusion pointue que le mieux, c’est d’avoir deux appareils, et d’être 7 (ça permet de caser trois couples, et ce maudit célibataire qu’on ne sait jamais quoi en faire de c’lui là !). Pourquoi pas 8 ? Dis, ça te suffit pas de plancher sur le délicat sujet de la raclette ? Tu vas pas nous ajouter des calculs débiles en plus, non ? Concentration.

    Faut-il oui peler les pommes de terre ou pas ? Après cuisson ou avant ?

    On sait que le débat agite de nombreux foyers français. En dehors du fait que c’est pas glop de peler une patate brûlante, et que ça en fout partout, que les chips, c’est pas bon pareil (sacrilège ! En plus, je te dis pas comment c’est trop salé !), envisageons l’aspect sociologique.

    Laissons la parole à notre philosophe, Tonton Jeannot.  Lui, saura…

    Tonton Jeannot : « Y a que les pieds tendres qui bouffent pas la peau. C’est pas ça qui va nous boucher le trou du… BIP de censure. P’tain Josiane, tu m’emme, BIP de censure…, je parle comme je veux, non ? On est en famille, borBIP…

    Comment s’appelle le bitoniau où on met le fromage ?

    Il paraît que le mot scientifique serait coupelle, mais c’est comme avec les mots latins, personne s’en souvient, alors tout le monde dit « passe-moi le truc à fromage, là », ou le « machin », « mais si, tu sais le triangle là, pour le fromton… ». Donc si d’éminents spécialistes Presselibesques ont mieux à proposer, on est preneurs…

    Combien de jours de suite peut-on s’enfiler les restes ?

    Test de labo en main, sur soixante journalistes, les deux seuls qui ont survécu à l’expérience ont mangé les restes trois jours de suite, alternant repas et descentes de ski, entrecoupés de longues séances de sauna. Tous les autres sont morts dans d’atroces souffrances après huit jours de raclette, des pustules grasses (des boufioles oui, je sais) ont témoigné de l’état de leur foie, ils avaient pris onze kilos, leur peau était grise (comme celle des patates, oui, Tonton…), et ils étaient constipés (oui, Josiane, ça doit être à cause de la peau qu’est pas passée, oui…), sans oublier que tout le monde les traitait de « gros porcassous ». Dans tout ça, faut que je me cogne un recrutement massif, moi… Merci la raclette, hein…

    Laisser la croûte du fromage, que l’on fait fondre : est-ce passible de peine de mort ?

    Si c’est de la consommation personnelle, passe encore… Mais si, en train de rouler mon jambon d’York, je demande à Tonton Jeannot de mettre mon fromage dans le truc, machin, bitoniau, triangle à fromton, et qu’il me met un fromage avec TROIS croûtes latérales, sans même m’en parler avant, moi je crois que la peine de mort peut se discuter…

    Une vraie raclette est-elle une raclette poivrotte ?

    Poivrotte, on sait pas, mais pompette, c’est mieux ! Façon, au nombre de calories que vous absorbez, ça va bien avec les blagues grasses (autant que le saucisson à l’ail), le picrate, et les gros mots suivis de rires tonitruants. Ah, y a un truc qu’on sait et qu’on affirme bien fort : la raclette, c’est avec du vin blanc, on ne discute même pas ! Jamais de rouge, capito ?

    Est-ce que c’est normal d’avoir envie de raclette en juillet ?

    Docteur Foldingo ? « Oui, alors, je dirais que ce n’est pas sale, vous savez. Le fantasme est sain tant qu’il ne reste qu’un fantasme. Il est un temps pour tout. Donner corps (ah ça !) à vos pulsions animales serait certainement fatal et pourrait conduire à l’isolement (odeur !) et à l’insolation (juillet !). Donc je préconise de garder le cap et d’attendre décembre. » Merci doc’ !

    Est-ce que c’est mieux de faire la raclette chez soi et d’avoir les restes, ou de la faire chez les potes et de leur offrir l’odeur et le bordel en souvenir ?

    Tout dépend. Le vrai amateur de raclette, pas le pipoteur du samedi soir, le vrai de vrai, il l’adore cette odeur (qui a dit « ça lui rappelle ses chaussettes ?) … Nous, on conseille aux vrais amateurs de faire ça chez eux, Lulu s’occupera du pinard blanc, Titou de la viande des grisons, et Tonton Jeannot… des patates.

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien…

    Gracianne Hastoy

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