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DécryptageL’ovalie, village gaulois entre derby et fusion

Ce week-end, les Basques et les Landais vont s’auto-affronter et attirer la grande foule. Alors que l’on parle toujours de rapprochements… Chaud devant !
PL BASQUE DERBY

Pas moins de 6 clubs du bassin de l’Adour sont encore dans l’élite du rugby français : Pau en Top 14 ; Biarritz, Bayonne, Dax et Mont-de-Marsan en Pro D2 ; Tarbes en Fédérale 1 Elite. C’est beaucoup alors que les instances fédérales veulent privilégier l’arrivée de représentants de régions situées dans la moitié Nord de l’Hexagone.

Le FC Auch, club du nouveau sélectionneur des Bleus, Jacques Brunel, a déposé son bilan. C’est le RC Auch qui a repris la tradition au bas de l’échelle du rugby amateur. Pourtant ce club était une référence du rugby français, formateur de très nombreux champions. Des anciens, comme Jacques Fouroux, et quelques-uns des meilleurs joueurs actuels comme Antoine Dupont, Anthony Jelonch, Pierre Aguillon, Gabriel Lacroix, Benjamin Dambielle, Arnaud Mignardi, Brandon Fajardo…

Le nerf de la guerre est plus que jamais le budget, même si certains font des exploits avec de faibles moyens. Mais pendant combien de temps ? Les 6 clubs de l’élite du rugby rassemblent, au total, plus de 50 millions d’euros par an. C’est autant que les deux métropoles voisines, Toulouse et Bordeaux.

La logique voudrait que, tôt ou tard, Bayonne et Biarritz se rassemblent pour former un grand club basque. D’autant plus que les deux clubs sont dans la même zone urbaine. D’autant plus que le Pays Basque a su se doter d’une collectivité territoriale unique. Même chose dans les Landes, où Mont-de-Marsan et Dax sont bridés par des budgets très limités. Et pourquoi pas un accord entre Pau et Tarbes ?

On le sait, les noyaux durs des groupes de supporters sont vent debout dès que de tels projets sont simplement évoqués. Leur argument principal, l’identité voire… le patriotisme local qui s’exprime particulièrement lors des derbies, donc au mieux 2 fois par an. Samedi, Biarritz-Bayonne se jouera à guichets fermés ; vendredi, Mont-de-Marsan-Dax fera la plein à Guy-Boniface. D’accord.

La saison dernière, la fusion entre le Racing et le Stade Français a explosé en vol, sous les mêmes prétextes. Aujourd’hui, les joueurs en rose se traînent dans le bas du classement et jouent le plus souvent dans un stade à moitié vide. Identité ?

Jusqu’à quel stade (si l’on peut dire) peut-on ainsi fermer les yeux sur des évidences ? Dans tous les secteurs, les entreprises se remettent en cause en permanence, se réinventent pour suivre le rythme des bouleversements numériques, énergétiques, économiques, sociaux… Et pendant ce temps, le village gaulois du rugby français s’enferme dans la résistance, certes fêtarde mais quand même…

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