Après les espadrilles en jeans recyclées d’Otxangoa en mai (made in Pays basque), c’est désormais une autre cagnotte Ulule qui fait parler d’elle en cette rentrée : celle de Laure Babin, jeune diplômée de l’IAE de Bordeaux (l’école de management de l’université).
Son projet ? Produire des baskets écoresponsables, à 100% upcyclées. Une idée mûrie avec l’appui d’UBee Lab, l’incubateur étudiant de l’Université de Bordeaux.
Et la recette de ces sneakers de nouvelle génération, visuellement semblables à n’importe quelles baskets, a vraiment de quoi dérouter. Extérieurs en cuir de raisin venu d’Italie (fait à Milan avec du marc, des huiles végétales et des résidus de plastique), semelle intérieure en bouchons de liège récupérés, lacets et doublure intérieure réalisés à partir de bouteilles plastiques repêchées en Méditerranée, semelle extérieure en caoutchouc recyclé, colle à base de latex recyclé, boîte en carton recyclée, recyclable et réutilisable : la jeune femme a pensé à tout.
Même au transport des matériaux et des produits finis (généralement le petit point noir de ce type de projet), en sélectionnant des partenaires aussi peu éloignés que possible des zones de production et de vente.
Zéro déchet, mais prix raisonnable…
Pour sa cagnotte, Laure Babin proposait aux internautes de pré-acheter une ou plusieurs paires de ses « Zèta », avec un objectif initial de 100 unités. En seulement deux semaines, elle a explosé les compteurs et franchi le cap… du millier de paires précommandées.
Ce lundi 28 septembre, on en était à 1.329. L’objectif étant largement dépassé, petite surprise : les baskets seront désormais disponibles en 5 coloris (bleu, blanc, rouge, beige, rose). Et à partir de seulement 109 euros. Un prix qui reste finalement raisonnable et presque étonnant car à peu près dans la lignée de celui, affiché sur le site d’Adidas, d’une paire de Stan Smith.
Intéressant, alors qu’on sait que ces sneakers seront prochainement fabriquées dans un atelier familial portugais des environs de Porto, avec lequel les modèles ont été imaginés pendant le confinement.
« Au total, une paire de Zèta, ce sont 3 kg de déchets qui ne finiront pas à la poubelle », expliquait la jeune femme en lançant sa cagnotte. Pour un millier de paires, cela nous fait donc déjà… 3 tonnes. Laure Babin a également pensé à la fin de vie de ces baskets, qui pourront être transformées en combustible vert par Gebetex, entreprise fixée à Vernon (dans l’Eure). Ce beau projet aura finalement été mené tambour battant, puisque l’idée est née en septembre 2019 et que les premières paires devraient être livrées en décembre.
Bon, on est désolé de finir avec un petit cours de maths : zêta, sixième lettre de l’alphabet grec, est aussi le nom d’une fonction analytique complexe intimement liée au chiffre zéro et à la célèbre « Hypothèse de Riemann », la plus fameuse conjecture mathématique encore non démontrée. Mais la conjecture des baskets zéro déchet, elle, semble bien en passe d’être résolue…
Plus d’informations sur le site internet, cliquez ici
Notre article sur les espadrilles Otxangoa, cliquez ici
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