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Solidarité précieuse autour des saisonniers à Lourdes et en Bigorre

Dans les Hautes-Pyrénées, la crise sanitaire a eu des effets dévastateurs sur le tourisme et les pèlerinages. Un Comptoir alimentaire a été créé pour aider les saisonniers de la vallée…
À Lourdes, les bénévoles s’organisent pour venir en aide à ces personnes en grande précarité depuis que la crise sanitaire est venue bouleverser leur vie professionnelle.

Au départ, il s’agit d’un collectif qui se met en place en août 2020, autour de David Forniès, lui-même saisonnier. Car la plupart de ces employés n’ayant pu travailler depuis que la pandémie a stoppé net l’économie partout dans le monde, et le tourisme religieux dans la deuxième ville hôtelière en France, ils demandent que l’année soit reconnue blanche par l’État, comme pour les intermittents du spectacle.

Le collectif se transforme en association dès le mois d’octobre de la même année, de façon à pouvoir ouvrir un comptoir alimentaire grâce aux dons et subventions perçus (Conseil départemental, Cov’Aid 65, entreprises, commerçants, particuliers…). Le temps passe, et la situation ne s’améliore pas franchement.

« Il y avait 2.500 saisonniers à la base, mais le chiffre aujourd’hui est passé à moins de 1 000, explique Émilie Auburgan, présidente de l’association depuis le mois de décembre 2020. Beaucoup d’étrangers en fin de droits sont repartis chez eux, notamment au Portugal, d’autres ont choisi de se reconvertir dans le bâtiment, l’aide à domicile… Moi-même j’étais chef de réception dans l’hôtellerie la saison dernière, et je suis restée sans travail de fin octobre 2020 au 5 avril 2021. J’avais encore droit au chômage, mais d’autres sont passés au RSA ».

Si Émilie est employée aujourd’hui dans un centre de vaccination, elle reste engagée auprès de ceux qui connaissent les mois difficiles, les loyers à honorer… Grâce aux six bénévoles, le comptoir alimentaire a rouvert ses portes en septembre, pour les accueillir à nouveau.

« La différence entre 2020 et 2021, c’est que nous avions l’an dernier des saisonniers qui n’avaient plus de droits ; cet hiver, ce seront des personnes ayant encore des droits, mais se retrouvant avec beaucoup moins de moyens depuis la réforme du chômage » déplore la présidente. Au début, l’association essayait aussi de régler les problèmes administratifs que rencontraient les salariés, mais depuis le mois de mars, un guichet unique a été installé à l’UDAF.

« Il est nécessaire d’élaborer une convention collective plus structurée, car quand vous faites 45, voire 50 heures par semaine, sans jour de repos fixe, avec de longues coupures dans la journée, comment voulez-vous organiser votre quotidien ? Il faudrait par exemple garantir un week-end sur deux, ainsi qu’une grille des salaires plus élevés par rapport aux contraintes du métier. C’est d’autant plus urgent que les deux parties ont besoin d’être sécurisées, et dépendent l’une de l’autre. S’il n’y a plus de saisonniers, comment feront les employeurs. Et s’il n’y a plus d’emplois, que deviendront les saisonniers ?... ».

Grâce aux dons et subventions l’association peut faire des achats pour proposer un panier, toutes les semaines, à ceux qui sont inscrits au comptoir. « Nous avons organisé des collectes aussi qui ont bien été accueillies, parce qu’on a tous ici un ami ou quelqu’un dans la famille qui est concerné… ».

Pour l’heure, le comptoir est ouvert le mercredi matin, mais à partir de ce 15 novembre, il le sera les lundis et vendredis après-midi. « S’il le faut, nous organiserons une journée complète, en fonction du nombre d’inscrits. On cherche des solutions, on reste en contact avec le Secours Populaire, l’accueil de jour, le CCAF, la Maison des Solidarités… ». En gardant l’espoir d’une convention collective qui satisferait rapidement tout le monde.

Comptoir des saisonniers de Lourdes et sa vallée, 12 avenue Alexandre Marqui à Lourdes

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