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Vincent Marco sublime la traditionnelle encre de Chine

Naviguant entre Bordeaux et Dax, ce landais d'origine s'est spécialisé dans cette technique ancestrale de dessin. Un choix d'abord pratique, qui est finalement devenu une véritable signature personnelle...
L'atelier de Vincent Marco, avec des plumes et de l'encre sur des feuilles.Photo : Vincent Marco.
L'encre de Chine se démarque des autres médiums artistiques de par sa profondeur et sa texture. Une matière qui nécessite une technique impériale, et une précision chirurgicale, pour des œuvres qui demandent un temps de travail conséquent...

« Je ne me suis jamais réellement posé la question, ça a toujours été comme ça ». Tels sont les mots de Vincent Marco lorsqu'on lui demande d'où provient son attrait à l'art. Une passion de toujours, qui a amené avec elle le rêve de devenir dessinateur. « Quand j'étais petit, j'ai pris quelques cours de dessin et de peinture. J'ai fait un Baccalauréat Art Plastique à Aire-sur-Adour, puis j'ai continué mes études dans l'art plastique ». Mais c'est dans un autre art que sa carrière va d'abord se développer, puisqu'assez jeune il intègre un groupe et devient donc musicien. « Il faut dire que je n'ai jamais vraiment arrêté le dessin pendant cette période. C'était tout de même très présent ».

Vincent Marco s'aventure alors dans la bande dessinée, et les dessins éditoriaux, et c'est également à ce moment qu'il découvre l'encre de Chine. « Pendant un temps, j'étais peintre. Mais la peinture, ça coûte cher... Alors j'ai cherché quelque chose de moins cher. L'encre de Chine, c'est notamment l'outil de base de la bande dessinée. Ça a été une porte d'entrée. Puis j'étais déjà passionné par l'art chinois, les arts orientaux ». La bascule vers l'encre de Chine était donc toute trouvée.

« C'était aussi une question de facilité à utiliser. Mais je me suis vite rendu compte que c'était une idée reçue, parce qu'il est en réalité très difficile d'avoir un bon rendu à l'encre de Chine ». En effet, la matière étant si particulière, elle ne permet pas autant de nuances que le dessin au crayon ou à la peinture par exemple. « Tout est en noir et blanc, donc il faut être très précis et bien faire les choses. Avec l'encre de Chine, on n'a pas le droit à l'erreur, dès que l'on pose une goutte d'encre, on ne peut plus l'effacer, on est obligé de faire avec ». Les artistes utilisent alors des techniques précises, comme la multiplication de traits pour rendre sur les nuances notamment.

Photo : Vincent Marco.

Une précision qui demande un temps de travail conséquent. « Je dessine majoritairement au format raisin (50 x 65 cm NDLR.). En moyenne, je dirais qu'un dessin me prend environ un mois de travail ». Une période durant laquelle Vincent Marco alterne les projets, pour ne pas se lasser. « C'est beaucoup de temps et de travail, c'est prenant, donc c'est important que je sois vraiment passionné par ce que je dessine ».

C'est pour cette raison que Vincent Marco fonctionne principalement selon ses inspirations, et non à la commande. « Je fais tout de même quelques commandes, mais c'est plutôt pour des connaissances dans le milieu de la musique. Ce sont des dessins que je fais pendant des concerts, c'est assez éloigné du minutieux travail à la plume et à l'encre de Chine. Concernant ces dessins, je préfère laisser parler mes envies ». L'envie d'illustrer une phrase, un mot, une idée, de représenter un paysage, etc. « Cela peut venir de tout et de n'importe quoi ! », explique celui qui s'est par exemple lancé dans la représentation d'orgues dans la forêt landaise, et sur une plage landaise, avant de se laisser emporter et de réaliser une série de 24 œuvres.

Dans le dessin à temps plein depuis une dizaine d'années, l'artiste est constamment en mouvement entre Dax, où il a son atelier, et Bordeaux, où il s'affaire à développer son activité. « Parce qu'il y a aussi toute une partie administrative et commerciale dans mon métier ! Je fais du dessin, mais il faut ensuite les vendre, trouver des expositions, des salons, agrandir mon réseau, etc. Je fais aussi ces commandes lors des concerts, et j'ai également une activité de graphiste en parallèle pour m'aider à avoir une rentrée d'argent stable, car le marché de l'art est compliqué. Aujourd'hui je suis sur une moyenne d'une grande exposition par an, ce n'est pas assez, alors je vais chercher à me développer ». Pour ce faire, c'est notamment vers la capitale que Vincent Marco souhaite se tourner. Une nouvelle ville qui ferait office de feuille blanche, pour y dessiner la suite de sa carrière...

Timothé Linard

Plus d'informations sur Vincent Marco

Photo : Vincent Marco.

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