Donc le Festival de la BD d’Angoulême s’est fendu de son petit scandale, comme à Hollywood. Là-bas, il n’y avait pas un seul « nominé » de race noire, ici pas une seule femme… D’où tollés, déclarations, claquages de portes et finalement réconciliation, avec l’intégration de quelques dessinatrices, pour la forme. Patrick Juvet n’aura pas à venir coasser « où sont les femmes ». On l’a échappé belle.
Sinon, à Angoulême, quoi de neuf ?
La date tout d’abord, du 28 au 31 janvier. Le vote ensuite : puisque la liste initiale posait problème, il a été décidé de carrément la supprimer. Autrement dit, l’édition 2016 ne comportera aucun nom susceptible de remporter le Grand Prix du Festival.
Donc pas de femme, mais pas plus d’homme, le vote sera libre, totalement libre. Il serait d’ailleurs très étonnant qu’une dessinatrice remporte le pompon cette année, puisque la dernière à l’avoir décroché, en 42 éditions, fut Florence Cestac, il y a seize ans.
Et puis elles ne représentent que 12,4% des professionnels dans le monde francophone de la BD…
Planant au-dessus de la polémique, l’invité d’honneur sera cette année Katsuhiro Otomo, le premier lauréat japonais, couronné par ses pairs l’an dernier et auteur de l’affiche 2016, icône planétaire grâce à sa série culte « Akira ».
A noter qu’une modélisation grandeur nature de la fameuse moto de Kaneda, issue de son manga, sera présentée durant tout le festival.
Côté expositions, on est prié de ne pas louper « l’art de Morris » (Maurice de Bevere dans le civil) avec la présentation de 150 planches originales dues à l’homme qui inventa Lucky Luke.
Non loin de là, voici encore les lauréats 2015 du Prix de la série, les auteurs de « Lastman », Bastien Vivès, Michaël Sanlaville et Balak, avec la découverte des personnages de la série jusqu’à une immersion totale dans Iguana Bay, sans oublier deux exclusivités : le jeu vidéo « Lastfight » et le pilote inédit de la série Lastman, présentés en avant-première.
De plus, à l’occasion de la publication de « Sous le soleil de minuit », le nouvel album de Corto Maltese réalisé par Rubén Pellejero et Juan Diaz Canales, une expo viendra rappeler l’œuvre d’Hugo Pratt, l’inoubliable créateur de Corto, à travers un tour d’horizon de ses planches et dessins les plus célèbres.
Des surprises, il va y en avoir un peu partout durant ces quatre jours ; gageons que la polémique un peu surfaite sera vite oubliée, et cédera la place au plaisir de la découverte, dans le monde toujours merveilleux de la bande dessinée, où la créativité et le rêve ont droit de cité.
Des vertus asexuées, qu'on sache.
Informations sur le site Internet du festival
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire