Et merci à Piaggio, l’entreprise florentine, qui a conçu « la guêpe » (son nom en italien), symbole de la créativité transalpine, qu’on avait cru morte avec l’arrivée des gros cubes japonais, mais qui s’est refait une beauté et une jeunesse aujourd’hui. Une création qui doit tout au hasard, puisque la société qui fabriquait des avions se voit interdite de production, suite aux conséquences de la guerre.
C’est Emilio Piaggio qui a l’idée de faire développer un deux roues par ses ingénieurs aéronautiques, en particulier Corradino d’Ascanio, pour faire tourner son usine.
Un mode de transport économique pouvant être conduit aussi bien par les hommes que par les femmes et, contrairement à la moto, ne salissant pas les vêtements.
Le premier scooter (en anglais : « trottinette ») tranche complètement avec ce que l’on connaissait : des roues fixées latéralement (comme pour les trains d’atterrissage des avions), la fourche est devenue un simple bras, le moteur est fixé sur la roue arrière, dégageant une place pour les pieds à l’avant. Génial ! Huit ans plus tard, le réseau compte 10.000 points de vente à travers le monde, puis est construite dans treize pays et commercialisée dans cent quatorze. Soixante-quinze ans plus tard, dix-neuf millions de Vespa ont été vendus.
C’est l’époque dorée, où dans le film « Vacances romaines », Audrey Hepburn et Gregory Peck roulent sur une Vespa dans la capitale italienne, où un étudiant Giancarlo Tironi atteint sur son engin le cercle Arctique, l’Australien Geoff Dean lui fait faire le tour du monde et où deux modèles participent au Paris–Dakar. Vespa est devenu synonyme de liberté, de mobilité et de convivialité.
En 2007, l’engouement tombe ; de plus, la législation européenne considère que les moteurs deux-temps sont trop polluants, et le produit phare, la Vespa PX n’est plus fabriqué. Il faut attendre 2011 pour que le modèle renaisse de sa léthargie avec le lancement de deux nouveaux scooters répondant à la norme Euro 3, le OPX 125 et le PX 150.
Opération renouveau réussie : 170.000 engins ont été vendus l’an dernier. Mais pour les puristes, la vraie Vespa s’arrête aux modèles historiques, les nouvelles ne permettant pas de changer les vitesses manuellement, et offrant des moteurs de type quatre-temps.
Si vous êtes l’heureux propriétaire d’une Vespa, ces quelques lignes ne vous auront rien appris, car vous êtes incollable sur la marque.
Que les autres, quand ils en croiseront une dans les rues, lui adressent un grand coup de chapeau, car c’est d’un mythe dont on cause.
https://vimeo.com/67543910
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