Hier, la compagnie irlandaise a annoncé le lancement de 7 lignes au départ de Toulouse à partir du 1er novembre prochain avec un objectif de 600.000 nouveaux passagers par an.
Le leader européen fait une arrivée remarquée à Blagnac, son 32ème aéroport desservi en France. La concurrence avec Easyjet et Vueling va faire rage.
Cette implantation marque un changement de stratégie de Ryanair qui, jusqu’à présent, privilégiait les aéroports des villes moyennes.
Ce qu’il faut savoir…
C’est le patron de la compagnie irlandaise, Michael O'Leary, qui en a fait lui-même l’annonce. Ryanair va lancer 7 liaisons depuis Toulouse avec : Madrid (2 vols par jour), Londres et Bruxelles (1 vol par jour), Berlin (4 vols par semaine), Fès, Malte et Varsovie (2 vols par semaine). Ses plateformes de Milan et en Irlande pourraient être ouvertes dans un deuxième temps.
Le géant du low-cost (86,4 millions de passagers) va ainsi concurrencer directement la compagnie britannique Easyjet, qui a installé une de ses bases à Toulouse, et l’espagnole Vueling fortement implantée dans la Ville Rose.
La vente des billets pour ces 7 nouvelles destinations commence ce mercredi 27 janvier, sur le site Internet de Ryanair.
Une nouvelle stratégie ?
Jusqu’à présent, Ryanair privilégiait les implantations dans les « petits » aéroports français comme Tarbes (liaisons avec Londres-Stansted et Milan-Bergame) et Biarritz (liaisons avec Londres Stansted, Bruxelles-Charleroi, Dublin et Stockholm-Skavsta)
Désormais, la compagnie irlandaise vise les grands aéroports européens, notamment pour conquérir la clientèle d’affaires. Reste à savoir si ce changement de stratégie va se faire au détriment des aéroports secondaires.
En 30 ans, Ryanair est devenue la première compagnie européenne et la 6ème mondiale derrière les américaines Delta, Southwest, United et American et la chinoise China Southern. Elle devrait dépasser les 90 millions de passagers en 2015-2016 (à fin mars), et elle prévoit une croissance de 25% pour l’exercice 2016-2017 grâce à la baisse du prix du pétrole, qui lui permettra de baisser légèrement ses tarifs.
La compagnie irlandaise est l’une des plus rentables avec un résultat net attendu à fin mars de plus de 800 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros.
Ryanair est moins bien implanté en France que dans le reste de l’Europe, avec 7 millions de passagers, et se retrouve confronté à plusieurs procédures dont la dernière concerne le remboursement de 9,4 millions d'euros d’aides versées à trois aéroports : Nîmes, Pau et Angoulême.
Le décollage de Toulouse
L’aéroport de Blagnac, qui vient de changer de propriétaire après la cession des parts de l’Etat, est le 5e aéroport français et 1er aéroport « business », avec un total de 7,7 millions de passagers par an, dont 29% pour le segment low-cost.
C’est donc le groupe chinois Casil Europe qui est désormais au commande, et il entend faire du lieu le point d’entrée du tourisme chinois pour l’Europe du sud, avec pour débuter un vol charter, avant l’ouverture d’une ligne régulière à destination des méga villes chinoises.
Le développement des « low cost » va engendrer des travaux supplémentaires pour la réfection des pistes et la construction d’une jetée Sud, permettant aux grosses unités, style A320, de se poser.
Est également en chantier la reconfiguration complète de l’aérogare, avec la création d’un passage unique aux postes de filtrage, dans le hall D et d’une passerelle pour les vols low cost, au hall A (coût 30 millions d’euros).
Côté confort des voyageurs, va être également construit un hôtel quatre étoiles, à l’enseigne de la chaîne espagnole NH Hotels, à quelques mètres du hall A, offrant 148 chambres, une zone fitness/sauna et 1.000 m2 de salles de réunions. De même de nouvelles boutiques et restaurants vont être implantés, mais pas avant 2018.
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