Les Italiens ont Bertone, ou Pininfarina. Nous, Paul Bracq, un illustre inconnu qui a pourtant signé quelques unes des plus belles automobiles au monde, un Bordelais aujourd’hui âgé de 82 ans, qui continue de cultiver sa passion au sein de son atelier, un lieu où les fous des voitures qu’il a dessinées retrouvent l’essence de leurs origines, à travers de parfaites restaurations. En voiture !
Ce qu’il faut savoir…
En tant que responsable du style avancé chez Mercedes, Paul est à l’origine du design de quelques classiques de la marque : les Pagode 230 SL, 250 SL, 280 SL, les W108 et 109 ou la 600.
Suivent les années BMW, où en tant que directeur du design, il dessine des voitures tout aussi remarquables, dont le concept car Turbo à portes papillons et aussi les premières 320 et 520. Puis Peugeot, en tant que responsable du style intérieur pour la 305 et la 406.
Il raconte : « Lorsque j’ai dessiné la Mercedes 230 SL Pagode, je n’imaginais pas le succès qu’elle remporterait ni qu’elle fêterait en 2013 ses cinquante ans avec autant de passionnés. Lorsque l’on me demande de raconter son histoire, je réponds que nous étions alors animés d’une passion indestructible pour l’automobile et que notre degré d’exigence de qualité nous a amené à concevoir ce véhicule emblématique de la marque étoilée. »
Tout cela c’était hier. Malgré son âge, Paul a gardé la passion. La preuve, il épaule encore son fils Boris, designer à son tour (on lui doit la bouteille de « Joker »), qui a monté rue Jacques Cartier à Bordeaux les ateliers Paul Bracq, « afin de pouvoir offrir aux passionnés exigeants des voitures que j’ai dessinées, un entretien et une restauration de haute qualité, fidèles aux origines et ainsi, continuer à faire perdurer la légende de ces voitures. »
Roulant modestement en 205, et même pas dans l’un des glorieux modèles qu’il a imaginés, Paul démontre une vitalité de tous les instants, on lui doit ainsi deux sculptures édifiées sur des ronds-points au Bouscat et à Saint-Sulpice-et-Camayrac.
Dessinant encore et toujours des voitures, pour son plaisir et continuant de faire partager son ardeur aux amateurs de belles histoires automobiles, une industrie qui lui doit beaucoup. Enormément, même.
Salut, l’artiste !
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