Avec Dropper, Flavien Salvat recycle les balles de golf et veut rendre ce sport plus accessible

Cela fait une dizaine d'années que Flavien Salvat s'est passionné pour le golf. Lors d'un séjour scolaire au Canada, il découvre la récupération des balles perdues dans les points d'eau. « C'est quelque chose qui existe en France depuis pas mal de temps, mais qui n'est pas développé contrairement à d'autres pays. Au Canada par exemple, mais aussi beaucoup en Europe. Dans les pays scandinaves ce sont de grosses boîtes qui s'en occupent ».

De retour en France, il étudie donc la possibilité de se lancer dans cette activité, et rapidement il vient à la conclusion que c'est ce qu'il souhaite. « Ça me permet d'allier mes passions pour le golf et la plongée, même si quand je suis sous l'eau je ne vois en général rien du tout ! », plaisante-t-il. En avril 2022, Dropper voit le jour. « Je démarche les golfs directement. J'en profite pour les sensibiliser à ces problématiques d'écologie, les balles étant assez nocives pour l'environnement. Ensuite, on signe un contrat et après j'interviens selon leurs besoins et mes disponibilités ».

Concrètement, comment cela fonctionne ? « Après la récolte des balles, je les mets à tremper pendant plusieurs jours, puis je les passe dans une machine qui les nettoie en profondeur. Puis elles sont séchées et triées selon la référence, la marque, et la qualité ». Malheureusement, toutes ne sont pas réutilisables, alors en attendant de trouver une solution abordable pour les recycler, Flavien Salvat les stocke. « Environ 20% des balles ne peuvent pas être revendues. Je pense que je vais encore les stocker pour un petit bout de temps, mais je cherche des solutions ! »

En tout, ce sont près de 30 000 balles qui ont déjà été récupérées par le jeune entrepreneur. Les balles réutilisables sont elles mises en vente sur le site internet de son entreprise, par lot de 12, 24, ou 48 unités. « Elles sont en moyenne 50% à 60% moins chères que les balles neuves ».

Une différence de prix qui s'explique par le fait que les balles soient de « seconde main », mais qui convient parfaitement à l'idée de Flavien Salvat. « Cela permet de proposer des balles moins chères que ce que l'on trouve dans le commerce, avec des qualités quasi similaires. Les meilleures balles peuvent coûter 6 euros l'unité, moi je les propose à 2 euros 30. Ça permet aux débutants de commencer à pas très cher, et aux amateurs de jouer des balles de qualité à des prix bien plus abordables ». Ainsi, les prix sur le site Dropper ne dépassent pas les 100 euros le lot.

Quatre golfs ont pour le moment signé des contrats avec Dropper. Trois landais, avec les golfs de Mont-de-Marsan, Seignosse et Moliets-et-Maa, et un en Lot-et-Garonne avec le golf de Marmande. « À l'avenir je verrais pour agrandir mes partenariats, peut-être en embauchant quelqu'un. Il peut y avoir de la demande en Gironde et au Pays basque par exemple ». Mais avant de se projeter, Flavien Salvat souhaite pérenniser cette activité. « J'ai envie de bien faire les choses. Je veux déjà faire un travail sérieux avec les contrats que j'ai. Je préfère faire moins, mais mieux », conclut-il avec pragmatisme.

Timothé Linard